Nicolas Sarkozy se pose en rassembleur de tous les Français

Avec 69% de participation des militants de son parti, Nicolas Sarkozy a été désigné comme candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. Dans son premier discours officiel de campagne, le ministre de l'Intérieur s'est voulu rassembleur et a largement détaillé son programme. Contrat de travail, droit opposable au logement, pouvoir d'achat, tous les thèmes de campagne ont été passés en revue.

Nicolas Sarkozy a été désigné candidat de l'UMP pour l'élection présidentielle avec 98,1% des voix des militants ayant participé au vote, a-t-on annoncé dimanche lors du congrès du parti. Selon les chiffres communiqués par l'entourage du ministre de l'Intérieur, 69,06% des 338.520 militants du parti majoritaire se sont exprimés. Le président de l'UMP était l'unique candidat à l'investiture de son parti.

Lors de son premier discours de candidat à l'élection présidentielle, lors du congrès de l'UMP qui l'a intronisé porte de Versailles aujourd'hui, Nicolas Sarkozy a étayé son programme de campagne présidentielle. Il s'est posé en rassembleur de "tous les Français sans exception". "Ma France, c'est celle de tous les Français qui ne savent pas très bien au fond s'ils sont de droite, de gauche ou du centre", a ajouté le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP, qui a assuré "avoir changé".

Pour revenir sur des sujets de ces dernières semaine, le candidat à l'élection présidentielle a affirmé sa volonté de faire de l'hébergement et du logement un droit opposable. "Ma République c'est celle du droit opposable à l'hébergement, parce que si l'on pense que la politique ne peut rien faire dans un pays comme la France pour empêcher les gens de mourir sur le trottoir, il ne faut pas faire de politique (...). Ma République c'est celle du droit opposable au logement, parce que si l'on pense que la politique ne peut rien faire pour résoudre en dix ans la crise du logement en construisant les 700 000 logements qui manquent, il ne faut pas faire de politique", a-t-il déclaré.

Pour les jeunes sortis du circuit scolaire ou universitaire, Nicolas Sarkozy propose, en contrepartie les aides qui sont aujourd'hui versées à leur famille pour leur éducation, une somme qui leur sera directement versées. "Si vous en avez besoin vous recevrez une allocation de formation de 300 euros par mois qui vous sera supprimée si vous n'êtes pas assidu à votre formation, si vous cessez d'étudier sérieusement (...). Vous aurez le droit d'emprunter à taux zéro avec la garantie de l'Etat pour financer votre projet personnel et vous commencerez à rembourser cet emprunt à partir du moment où vous aurez obtenu votre premier emploi", indique Nicolas sarkozy.

Revaloriser le travail, voilà un autre objectif que s'est fixé Nicolas Sarkozy. "Le problème c'est qu'il n'y a pas assez de travail en France pour financer les retraites, l'allongement de la durée de la vie, la dépendance, la protection sociale, pour faire fonctionner notre modèle d'intégration", a-t-il souligné. "C'est pourquoi je veux porter le crédit d'impôt recherche à 100%. C'est pourquoi je veux que les entreprises qui investissent et qui créent des emplois paient moins d'impôt sur les bénéfices. C'est pourquoi je veux que l'Etat se donne les moyens d'investir dans les bassins économiques en déclin pour les réindustrialiser et non pas seulement pour financer des départs à la retraite anticipés".

Bien entendu le contrat de travail est au coeur de son programme. "Quand les entreprises savent qu'elles pourront licencier en cas de difficulté, elles embauchent plus facilement. Je veux protéger les personnes plutôt que les emplois. Je veux sécuriser les parcours professionnels plutôt qu'empêcher les licenciements. Je veux créer un contrat unique à durée indéterminée qui remplacera les contrats précaires et qui permettra aux salariés d'acquérir progressivement des droits. Je veux que les bas salaires soient garantis en cas de perte d'emploi, en contrepartie de l'obligation de ne pas refuser plus de deux offres d'emplois successives", a indiqué Nicolas Sarkozy.

Le ministre de l'Intérieur a également évoqué le pouvoir d'achat, que l'on savait son cheval de bataille.Alors que le PS est actuellement divisé sur les questions de fiscalité. " Je veux que l'Etat soit contraint de laisser à chacun au moins la moitié de ce qu'il à gagné. Je veux un bouclier fiscal à 50% y compris la CSG et la CRDS. Tout vaut mieux que de taxer l'homme au travail." a-t-il annoncé. "Je veux l'exonération de charges sociales et de l'impôt sur le revenu pour les heures supplémentaires pour qu'enfin on comprenne en France que le travail est une émancipation, que c'est le chômage qui est une aliénation. C'est pour cela que je veux que chaque Français puisse transmettre en franchise d'impôt sur les successions le fruit d'une vie de labeur. On n'a pas à s'excuser d'avoir un patrimoine en contrepartie de son travail".

Le candidat ne manque également pas d'ambition en ce qui concerne les fonctionnaires. "Je veux un Etat où les fonctionnaires seront moins nombreux mais mieux payés, où ils pourront gagner davantage quand ils travailleront plus, où les gains de productivité seront équitablement partagés, où le mérite individuel sera récompensé, où la promotion interne sera facilitée, où l'infirmière pourra devenir médecin, où le technicien pourra devenir ingénieur, où l'agent administratif pourra devenir Directeur, où la dignité et la protection des agents publics seront garanties".

L'Europe, oui, mais sans élargissement immodéré. "Nous voulons l'Europe, nous la voulons parce que sans elle nos vieilles nations ne pèseront rien dans la mondialisation, sans elle nos valeurs ne pourront pas être défendues, sans elle le choc des civilisations deviendra plus probable", a déclaré Nicolas Sarkozy. "A élargir sans limite l'Europe, on prend le risque de détruire l'union politique européenne. Cela je ne l'accepte pas", a-t-il ajouté en parlant de la Turquie.

Enfin, pour Nicolas Sarkozy, "si on vit en France, alors on respecte les valeurs de la République". "Les polygames n'ont rien à faire en France" et "ceux qui veulent pratiquer (l'excision) sur leurs enfants ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République française", a-t-il ajouté.

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