Douche froide et amertume au Parti socialiste

Du côté de l'état major, les esprits sont déjà tournés vers la prochaine échéance, les législatives du 10 et 17juin. Le mot d'ordre : rester solidaire.

Ce n'est pas un cri de déception mais un éclat d'horreur et de douleur qui s'élève de la foule à la vue du nouveau président de la République qui s'affiche sur l'écran géant installé rue de Solférino devant le siège du Parti socialiste à Paris. Après avoir copieusement hué Nicolas Sarkozy, la foule de militants acclame Ségolène Royal, en une sorte de soutien moral qu'elle pourrait entendre de la Maison de l'Amérique Latine, tout proche du siège du PS, où elle fait son discours, peu après 20 heures.

"Merci Ségolène", scandent alors les sympathisants. Malgré son sourire amer, le message d'espoir de "Ségo" met un peu de baume au coeur de ceux qui espéraient jusqu'à la dernière minute. "Quelque chose s'est créé qui ne s'arrêtera pas (...) Ce que nous avons commencé ensemble, nous allons le continuer ensemble", affirme la candidate socialiste.

Du côté de l'état major, les esprits sont déjà tournés vers la prochaine échéance, les législatives du 10 et 17 juin. Le mot d'ordre : rester solidaire. "Il faut reconstruire une gauche nouvelle, on va se rassembler, dans une opposition qui compte", déclare Marie-Noël Liennemann, député européenne de la région nord-ouest. "Les couches populaires" ne se sont pas assez mobilisées pour nous, regrette-t-elle, accusant l'UMP d'avoir usé de l'argument de la "fracture sociale" faisant croire qu'elle pourrait y remédier, alors que c'est "un leurre".

"La priorité, ce sont les législatives", indique de son côté une femme, cadre du PS. "On a tout intérêt à être solidaire pour gagner le plus possible à ces élections", ajoute-t-elle. Mais le PS doit réfléchir, notamment à son ouverture vers le centre.

Dehors les militants et sympathisants PS sont désormais plus calmes. L'amertume de la défaite se lit sur leurs visages alors qu'à quelques encablures de là, sur la place de la Concorde, les "vainqueurs" commencent à se rassembler par milliers pour célébrer dignement leur victoire. "Je suis dégoûtée, je ne pensais pas que Sarkozy ferait un tel score", commente Sylvie, 19 ans jeune militante socialiste de l'Essonne.

"Les éléphants du PS ont savonné la planche à Ségo", ajoute amère sa voisine Véronique, 31 ans, sympathisante parisienne. Déjà en effet les conséquences de la défaite font se délier les langues et certains comme Etienne, 39 ans venu du "neuf-trois" pointent d'un doigt vengeur "ce parti socialiste qui n'a pas su vraiment se rassembler et s'unir pour la victoire". Le début de la recomposition ?

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