Les grands groupes se mobilisent contre le réchauffement climatique

Le mouvement de mobilisation des grandes entreprises pour la réduction des gaz à effet de serre prend de l'ampleur. Si 1.300 d'entre elles rejoignaient le mouvement "climate saver" du WWF (World Wild Fund), les objectifs du protocole de Kyoto pourraient être atteints.

Depuis la prise de conscience collective au Forum économique mondial de Davos, c'est la surenchère. Les entreprises, et même celles qui se rangeaient du côté des "mauvais élèves" en matière d'écologie, s'engagent tour à tour à réduire leurs émissions de carbonne. Alors que se réunissent à Paris les scientifiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) en charge d'évaluer les changements climatiques, les multinationales impliquées dans le programme Climate Savers du WWF partagent pendant deux jours dans la capitale leur expérience en matière d'émissions de CO2 et d'optimisation des coûts énergétiques.

Parmi eux se sont exprimés ce matin Nike, Lafarge et Sony lors d'une conférence de presse où le café commerce équitable et le papier recyclé étaient bien entendu de rigueur. Aujourd'hui au nombre de douze seulement, les grandes entreprises pourraient atteindre les objectifs fixés par le protocole de Kyoto si elles étaient 1.300 à participer au programme de WWF, considère l'association. "Un nombre qui pourrait être rapidement atteint, il suffit que les dix premiers groupes de chaque pays se mobilisent", indique Hans Verolme, directeur du programme chez WWF, serein au vu de l'engouement certain de ces dernières semaines.

Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Les mesures mises en place par les grands groupes concernent toutes les étapes de la vie d'un produit, de sa création au recyclage. " Sony s'est engagé non seulement à réduire les effets de serre de ses propres installations mais aussi à améliorer l'efficacité énergétique de ses produits", indique Serge Foucher, chez Sony, qui souhaite associer les utilisateurs aux efforts, car "un an et demi d'utilisation d'un téléviseur dégage autant de CO2 que la production du produit". Les recherches mettent également au point des plastiques à base végétale, qui absorbent le CO2. Les sièges des entreprises ne sont pas exemptés. Chez Sony à Stuttgart, les capteurs solaires permettent de fabriquer une partie de l'électricité des bureaux, et d'autres énergies renouvelables, bien que plus coûteuses, sont également utilisées. Au siège mondial au Japon, la consommation d'électricité varie dans la journée en fonction de l'éclairage extérieur.

Mais l'ensemble des sociétés interrogées sont formelles, les coûts de R&D et autres pour réduire les émissions de CO2 ne sont pas répercutés sur les clients. En tous cas, les délocalisations sont au programme. "Compte tenu du changement de technologie nécessaire aux réductions de CO2, nous fermons des vieilles usines pour en rouvrir de nouvelles dans les pays en développement", indique Olivier Luneau, chez Lafarge. En attendant, ses objectifs sont deux fois plus ambitieux que ceux fixés par le protocole de Kyoto.

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