Carrefour émet 1,25 milliard d'euros d'obligations à 7 ans

Après Schneider Electric mercredi, c'était au tour de Carrefour de tester l'appétit des investisseurs du marché du crédit ce jeudi. Le compartiment, qui était quasiment gelé depuis le milieu du mois de juillet, revient peu à peu à la vie.

Les entreprises françaises reviennent sur le marché du crédit. Après Schneider Electric mercredi, c'était au tour de Carrefour jeudi. Noté A par Standard & Poor's et Fitch et A2 par Moody's, le distributeur a émis 1,25 milliard d'euros d'obligations à sept ans offrant une marge de 55 points de base par rapport aux taux swaps de référence. Une fourchette de 55 à 60 points de base avait initialement été évoquée, mais la vigueur de la demande a permis aux banques chefs de file, Barclays Capital, Citigroup, Merrill Lynch et Natixis, de placer les obligations au niveau annoncé le plus avantageux pour l'émetteur. "Le livre d'ordres a atteint 7 milliards d'euros en deux heures", indique Alain Gallois, responsable de l'origination des produits de dette chez Natixis.

Totalement inerte depuis le milieu du mois de juillet, le compartiment primaire du marché du crédit en euros revient peu à peu à la vie. Ce sont d'abord les entreprises les mieux notées (en catégorie double ou simple A) qui se sont présentées au marché. Les opérations d'AstraZeneca, de BASF et d'E.ON ont ainsi ouvert la voie. Une nouvelle étape a été franchie mercredi avec le placement de 600 millions d'euros de dette à 7 ans de Schneider Electric. Le groupe français d'équipements électriques a été le premier corporate de la catégorie "triple B" - la dette à long terme de Schneider Electric est notée BBB+ par Standard & Poor's et A- par Fitch - à émettre de la dette en euro depuis le début de la crise qui a affecté l'ensemble des marchés du crédit.

Autre signe encourageant, même si il ne concerne pas directement le marché de la dette privée: Royal Bank of Scotland a réussi à lever cinq milliards d'euros dans le cadre d'une émission d'actions préférentielles multi-devises (en euro, livre sterling, dollar américain et dollar canadien), l'une des dernières grandes étapes du financement de sa part du rachat d'ABN Amro. Un record pour ce type de transaction. L'offre a en outre été sursouscrite huit fois, signe d'un regain d'appétit des investisseurs après la tempête financière de cet été.

En début de semaine, plusieurs banquiers estimaient néanmoins qu'il était trop tôt pour parler d'une véritable normalisation. Les investisseurs les plus affectés par la crise estivale, comme les fonds monétaires, les banques et certains hedge funds ne sont pas prêts à s'exposer à nouveau. Quant à ceux qui ont du "cash" à investir, ils exigent des primes de l'ordre de 25 à 30 points de base par rapport aux dérivés de crédit de même échéance.

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