Le PS fait une mise au point sur le contrat première chance

Après les critiques venues de droite comme de gauche, Ségolène Royal s'emploie à gommer toute ressemblance entre sa proposition et le CPE. Réservé aux jeunes sortis de l'école sans qualification, le contrat première chance pourra être un CDI ou un contrat en alternance.

Faire oublier tout ressemblance entre le contrat première chance (CPC) et feu le contrat première embauche (CPE). En rendant public, vendredi, le rapport commandé par Ségolène Royal à la sociologue Dominique Méda, le parti socialiste cherche à montrer que la proposition de sa candidate à l'élection présidentielle n'est pas un contrat précaire spécial jeunes. Ce projet est "une réforme simple et claire qui sécurise le jeune pendant un an sur son salaire et la petite entreprise sur son salarié, pour ensuite déboucher sur un contrat à durée indéterminée", a déclaré vendredi Ségolène Royal lors d'un déplacement en Gironde.

Destiné aux jeunes sortant chaque année de l'école sans qualification, soit environ 120.000 par an, et entre 190.000 et 250.000 en prenant en compte le stock existant, le CPC se veut un "parcours" comprenant une période de remise à niveau et d'adaptation de trois mois, suivie d'un CDI classique ou d'un contrat en alternance (apprentissage ou professionnalisation). Formalisé par une convention tripartite signée entre le jeune, la région et l'employeur, ce parcours donnera lieu à une exonération totale de la rémunération du jeune pour l'employeur pendant un an. Cette rémunération sera prise en charge par la collectivité.

"Cela fait vingt ans que les politiques de l'emploi essayent de prendre en charge ces jeunes et ont échoué", a souligné la sociologue lors d'une conférence de presse au siège du PS. En effet, "les mesures d'alternance ont toujours été dérivées" au profit des jeunes plus qualifiés, et donc moins éloignés de l'emploi que ceux sortis de l'école avec au mieux le brevet de fin de troisième en poche.

L'objectif de la mesure est de mettre ces jeunes "directement dans l'emploi", en les orientant en priorité vers "les petites entreprises" (moins de vingt salariés) et "les entreprises qui connaissent des diffcultés de recrutement", a détaillé Dominique Méda. Soit celles du BTP, de l'hôtellerie-restauration et du commerce. "Aujourd'hui les jeunes sans qualification ont un taux de chômage de 43% et occupent des emplois précaires, beaucoup à temps partiel subi et en intérim", a-t-elle rappelé.

Pour autant, le succès du CPC est conditionné à "la réforme du service public de l'emploi et de l'orientation", car il s'agit "d'aller chercher le jeune qui s'est perdu", estime Dominique Méda. Le CPC se veut une "mesure transitoire" - le temps qu'il reste des jeunes sans qualification - et non totalement finalisée, car ayant vocation à être "négociée avec les partenaires sociaux". Dominique Strauss-Khan plaide pour sa part en faveur d'un CDI exclusivement. Le PS table sur un coût de 1 milliard d'euros pour un objectif de 80.000 CPC lors de la première année d'application de la mesure.

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