Nicolas Sarkozy propose de réduire de quatre points les prélèvements obligatoires

Dans une interview publiée aujourd'hui par Le Monde, Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l'élection présidentielle, propose de réduire de quatre points les prélèvements obligatoires, mais n'envisage pas de supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune.

Prélèvements, obligatoires, ISF, retraite, temps de travail,... Nicolas Sarkozy, candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, dévoile les grands traits de son programme électoral dans un entretien accordé au journal Le Monde publié cet après-midi (et daté de demain). Intervenant tout d'abord sur les questions fiscales, Nicolas Sarkozy propose de réduire de quatre points les prélèvements obligatoires en France, mais n'envisage pas de supprimer l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Réduire de quatre points les prélèvements obligatoires revient à rendre 68 milliards d'euros aux Français, explique le président de l'UMP: "2.000 euros rendus aux Français par foyer et par an, y compris les retraités, et 4.900 euros par foyer si on s'en tient à la France qui travaille." Il propose notamment que "95% des Français soient exonérés des droits de succession". En revanche, "il n'y aura pas de suppression de l'ISF si je suis président de la République", car "il est normal que ceux qui ont les plus gros patrimoines paient davantage", ajoute le ministre de l'Intérieur, qui refuse d'envisager de retirer la résidence principale de l'assiette de cet impôt.

"L'Etat n'a pas à arbitrer sur les choix d'investissement des Français", explique Nicolas Sarkozy, qui n'en propose pas moins de déduire 100% des intérêts d'emprunt pour l'achat d'un logement de l'impôt sur le revenu. Il propose aussi de permettre à ceux qui paient l'ISF de déduire de cet impôt "jusqu'à 50.000 euros", s'ils investissent cette somme dans des PME, et confirme sa volonté d'abaisser le "bouclier fiscal" de 60 à 50%, en y intégrant la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale.

Le candidat UMP confirme également sa volonté d'exonérer les entreprises de cotisations sociales et les salariés d'impôt sur le revenu pour les heures supplémentaires. Ainsi, explique-t-il, un salarié payé au Smic qui fait quatre heures supplémentaires par semaine verrait son revenu augmenter de "près de 2.000 euros par an".

"La priorité des priorités est de revaloriser le travail", souligne le président de l'UMP, qui propose de mettre fin à une "injustice": le fait que les heures supplémentaires sont payées 10% de plus dans les entreprises de moins de 20 salariés et 25% dans les autres. "Tout le monde doit avoir 25%", dit-il.

En matière de fiscalité écologique, il souhaite que celle-ci passe de 2,5% du PIB à 5% "en faisant payer les pollueurs". "Il faut aussi négocier avec nos partenaires européens des taux réduits de 19,6% à 5,5% de TVA, par exemple, pour les voitures propres, les bâtiments à haute qualité environnementale ou les travaux d'isolation de son pavillon", ajoute-t-il.

Nicolas Sarkozy promet également de maintenir le droit à la retraite à 60 ans et la durée légale du travail à 35 heures par semaine. "Que ce soit un minimum, cela me va très bien. Ce que je n'accepte pas, c'est que cela soit aussi un maximum", dit-il.

Il réaffirme par ailleurs sa volonté de ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique: "la moitié de la productivité gagnée doit servir à réduire les déficits, l'autre à augmenter le pouvoir d'achat des fonctionnaires." Et propose de supprimer tous les "organismes inutiles", dont le conseil monétaire de la Banque de France, et de réviser systématiquement tous les programmes.

"Nous ne voulons pas consacrer cinq milliards d'euros aux préretraites. Nous voulons utiliser l'argent public pour créer de l'activité, pas pour empêcher les gens de travailler." Il estime que les 23 milliards d'euros de la formation professionnelle sont "un gisement de productivité considérable".

"Je ne pense pas qu'il y ait matière à beaucoup d'économies dans la santé", ajoute en revanche Nicolas Sarkozy, "réservé" sur un éventuel forfait d'un euro sur les boîtes de médicament, qui pénaliserait "les plus gravement malades".

Il juge néanmoins nécessaire de "responsabiliser les patients" par la création d'une "franchise modeste par famille", et non par personne, "sur les premiers euros de dépenses annuelles en consultations médicales ou en examens biologiques".

Cette franchise sera révisée selon l'évolution des dépenses de santé. Nicolas Sarkozy promet "certaines exonérations, par exemple pour les ménages les plus modestes" et écarte une hausse de la CSG, qui n'aurait, selon lui, "aucune vertu pédagogique". Enfin, il propose une réforme de la carte hospitalière, mais juge nécessaire de "conserver des équipements de proximité".

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