Andreas Gursky révèle ses dernières photos à Bâle

L'exposition du Kunstmuseum de Bâle consacrée à Andreas Gursky annonce un tournant dans la carrière du célèbre photographe plasticien. Aujourd'hui, plus qu'hier encore, l'artiste recompose ses images à l'ordinateur, optant pour des formats de plus en plus gigantesques.

Les plus grands collectionneurs s'arrachent ses oeuvres quand les musées pleurent de ne pouvoir se les offrir. Figure majeure de la photographie plasticienne, l'Allemand Andreas Gursky a choisi le Kunstmuseum de Bâle, en Suisse, pour dévoiler ses dernières oeuvres. Cette trentaine d'images réalisée au cours des deux dernières années annonce un tournant dans sa carrière. Pour le meilleur, comme pour le pire.

Si l'artiste a beaucoup fait parler de lui à cause de ses prix (il est considéré comme le photographe contemporain le plus cher de l'histoire), il n'en a pas moins imposé une oeuvre majeure, reconnaissable entre mille. Ses photos magistralement composées, fourmillant de détails, tirées dans des formats monumentaux, portées par des couleurs hypnotisantes, renvoient souvent aux chefs d'oeuvres de l'histoire de l'art. Telles ces images de sites naturels ou d'immeubles exposées à Beaubourg en 2002.

Adepte du toujours plus, Gursky va aujourd'hui plus loin. Ses tirages semblent encore plus grands qu'ils n'ont été par le passé. Il manipule aussi davantage ses images à l'ordinateur. Jusqu'à flirter avec l'abstraction comme le montre cette superbe vue d'un circuit automobile à Dubaï, semblable à un tableau expressionniste abstrait. Et que dire de cette oeuvre quasi conceptuelle digitalement traficotée immortalisée à l'aéroport de Francfort où le gigantesque panneau annonçant le départ des vols, semble écraser les voyageurs. Plus belle encore, cette photo éblouissante aux reflets dorés, réalisée au Japon dans le réservoir d'un complexe nucléaire.

A trop chercher la prouesse technique, Gursky s'égare aussi parfois. Avec ce diptyque grandiloquent, par exemple. Il figure plusieurs écuries automobiles sur un circuit de formule 1 et se révèle aussi kitsch que déjà vu. Comme si le photographe, fasciné par les possibilités techniques du médium, s'était laissé dominer par son ordinateur.


Andreas Gusrky au Kunstmuseum de Bâle, St Alban-Graben 16, CH-4010 Bâle. Tél: 00 41 61 206 62 62. Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h. Nocturne mercredi jusqu'à 20h. Jusqu'au 24 février. Catalogue: Abdreas Gursky, éditions Hatje Cantz, 128pages

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.