Les banques françaises vont-elles, elles aussi, se plier aux exigences des traders vedettes ? Une banque comme Calyon, qui souhaite remplacer rapidement Etienne Amic, son responsable commodities parti fin 2006, pourra-t-elle se permettre de verser à son successeur un bonus s'étalant sur plusieurs années ?
"Je n'ai pas vu de telles pratiques jusqu'à présent dans l'Hexagone. Pour attirer des traders commodities, la pratique courante consiste à leur verser un fixe et un bonus garanti la première année", indique Guy de Brabois, consultant du pôle banque chez Robert Walters.

Une pratique de fidélisation risquée. A l'opposé, Thierry Mageux, directeur de la division banque-assurance chez Robert Half International, fait remarquer que "toutes les activités de trading sont concernées (trading sur commodities, dérivés actions, etc.". Verser des bonus pluriannuels présente "l'avantage de fidéliser des profils mercenaires".

Seul hic : les activités de trading des banques françaises ont souvent été transférées à Londres, c'est donc plutôt de l'autre côté de la Manche qu'il faut lorgner. "Nous avons rencontré des traders avec ce type d'exigence, sans pour autant les placer sur Paris", fait remarquer Guy de Brabois.

Ce dernier tient à relativiser l'efficacité d'une telle pratique, "très contraignante pour la banque qui, au-delà des moyens financiers qu'elle apporte, fait un pari sur la conjoncture. Le trading sur commodities marche très fort aujourd'hui, mais rien ne dit qu'il en sera de même d'ici deux ou trois ans", pondère Guy Brabant.