Tout pour ma fille

Comme son ado ne rentre pas d'une soirée, Nina s'inquiète, s'angoisse, s'affole, puis mène l'enquête. Mieux que la police. Un thriller qui retient l'attention.

Charlie est une fille a priori sans histoire. A quinze ans, on ne lui connaît ni flirt ni dérive. Seule la récente séparation de ses parents la chagrine, accentuant les quelques disputes qu'elle peut avoir avec son petit frère. Ce n'est pas une raison pour ne pas revenir à la maison après une longue soirée passée chez une copine. D'autant que le lendemain, elle compte bien s'envoler en vacances en Floride et faire connaissance avec le nouveau compagnon de sa mère. Et ce, sans dire au revoir à son père qui n'habite pourtant pas loin.

Mère et enfants demeurent depuis peu une maison triste dans une île, petit bout de lande égarée dans les brumes anglaises, où tout un chacun surveille son voisin et fréquente le même pub. Si certaines relations sont aussi froides que l'hiver environnant, ce n'est pas une raison de fuguer ou de s'en prendre à une adolescente qui a pour tâche de distribuer les journaux aux aurores. D'autant que Charlie a improvisé une fête pour les quarante ans de Nina, sa maman, une nouba arrosée où l'on remarque son absence.

La mère inquiète ne comprend pas: elle s'en va à sa recherche et cette quête, de plus en plus haletante se fait jeu de piste avec quelques tranquilles gendarmes et d'étranges voleurs. Mieux qu'un limier encarté, en bute avec un véhicule hoquetant, elle s'en va explorer les recoins les plus sauvages en recoupant des témoignages incertains. Avec chaque fois une longueur d'avance sur la maréchaussée, A la nuit tombée, Nina retrouve l'enfant chéri. Enfin.

Tout est à peu près bien qui finit à peu près bien dans ce livre, plus roman que policier, écrit à quatre mains, Nicci French étant le pseudo d'un couple anglais (Nicci Gerrard et Sean French) que les fanas du thriller considèrent comme incontournables. Jouant bien davantage sur la psychologie de leurs personnages que sur l'action, les auteurs, à l'aide d'un vocabulaire toujours précis, narrent ici une histoire que le lecteur suit avec intérêt.

"Charlie n'est pas rentrée" par Nicci French, traduit par C. Barbaste, Fleuve noir, 272 pages, 20 euros

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