Le chinois Citic renonce à investir dans Bear Stearns

Le rachat de la banque d'affaires américaine par son homologue JPMorgan Chase amène le plus grand courtier chinois à renoncer à y investir. D'importantes suppressions d'effectifs chez Bear Stearns sont par ailleurs évoquées. Enfin, une "class action" a été intentée par certains de ses actionnaires.

Le plus grand courtier chinois, Citic Securities, annonce ce mardi son intention de mettre fin à son projet de coopération stratégique avec Bear Stearns après l'annonce du rachat de la banque d'affaires américaine par JP Morgan Case. Citic Securities avait prévu d'investir un milliard de dollars dans Bear Stearns et de prendre 6% du capital.

"Les conditions préalables et la base pour l'accord de coopération stratégique annoncé le 2 novembre 2007 n'existent plus après l'acquisition de JPMorgan, déclare Citic Securities dans un communiqué. En conséquence, la société a décidé de mettre fin à ses projets de coopération avec Bear Stearns y compris les investissements croisés prévus à l'origine par Bear Stearns et Citic Securities.

Par ailleurs, selon des informations de la chaîne CNBC lundi soir, Bear Stearns pourrait affronter un plan social massif. JPMorgan prévoirait en effet de réduire de moitié les effectifs de sa cible, qui emploie 14.000 personnes. JP Morgan a démenti de son côté le chiffre avancé par CNBC, sans commenter toutefois l'information sur des suppressions d'emplois.

JPMorgan propose de racheter la banque d'affaires, cinquième des Etats-Unis, pour 2 dollars par action soit 236 millions au total. Autant dire un prix dérisoire qui a stupéfait les milieux financiers. Et provoqué le mécontentement des actionnaires.

Plusieurs actionnaires de Bear Stearns ont ainsi poursuivi en justice la banque d'affaires américaine après le plongeon de son titre en Bourse (le titre a encore perdu 84% lundi). Une procédure judiciaire fédérale a été intentée lundi à New York, dans le but d'une action en nom collectif (class action), par un investisseur estimant que Bear Stearns, au bord de la faillite, avait caché la gravité de sa situation financière à ses actionnaires.

Un employé de Bear Stearns, actionnaire de la banque pour son plan de retraite, a par ailleurs attaqué l'établissement, l'accusant de ne pas avoir gérer correctement les risques de ce plan. Il cherche aussi à mener une action en nom collectif.

De son côté, JP Morgan peaufine son offre. La banque a obtenu une hausse temporaire de ses capacités de prêt de la part des autorités américains de régulation du secteur bancaire. L'Office of the Comptroller of the Currency permet ainsi à JP Morgan de prêter à hauteur d'un maximum de 25% de son capital jusqu'à ce que cette opération avec Bear Stearns soit bouclée, alors que la limite normale est de 15%.

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