Pour le troisième mois d'affilée, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a revu ce vendredi sa prévision de demande pétrolière pour 2008 en baisse. A la suite de la dégradation des perspectives de croissance mondiale par le FMI, l'Agence table désormais sur une demande de 87,2 millions de barils par jour (mbj), soit une progression de 1,5% sur un an, contre 87,5 mbj le mois précédent.

"La demande pétrolière globale a été révisée à la baisse de 310.000 barils/jour en 2008 (...) à la suite de la dégradation par le FMI des perspectives (de croissance) du PIB mondial", explique l'AIE.

Pour rappel, le Fonds monétaire international a ramené mercredi à 3,7% sa prévision de croissance mondiale pour l'année et indiqué que les Etats-Unis, minés par leur pire crise financière depuis 1929, allaient connaître "une légère récession".

Dans le détail, la demande des pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) devrait être de 48,9 mbj cette année, soit 320.000 barils/jour de moins que dans les prévisions du rapport de mars, et en baisse de 0,3% par rapport à 2007, essentiellement à cause des difficultés de l'économie américaine. Les pays hors-OCDE devraient pour leur part consommer 38,3 mbj en 2008 (+3,9% par rapport à 2007), une prévision inchangée.

Par ailleurs, selon l'AIE, l'offre pétrolière mondiale a baissé de 100.000 barils/jour à 87,3 mbj en mars, à cause de moindres livraisons de la part des pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), des producteurs de la Mer du Nord et des pays africains non-Opep. Les pays de l'Opep ont ainsi pompé 265.000 barils/jour de moins en mars, à 32,1 mbj (comparé à une production révisée en hausse pour février).

Ce vendredi, les cours du pétrole évoluaient autour de 109 dollars, à portée de leurs nouveaux records historiques atteints mercredi.