La confiance des Américains décroche. Le moral des consommateurs s'est encore dégradé début avril pour tomber à son plus bas niveau depuis vingt-six ans, l'idée d'une récession s'imposant de plus en plus dans un contexte d'inquiétudes croissantes sur l'inflation et sur le marché du travail, selon les premiers résultats de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan publiés ce vendredi.

L'indice de confiance est tombé à 63,2 en avril en première estimation, contre 69,5 en mars. Les économistes anticipaient en moyenne un niveau compris entre 69 et 70,5.

Le chiffre d'avril est le plus bas depuis celui de mars 1982 (62), année de "stagflation", conjuguant croissance faible et inflation élevée. "Il n'y a qu'une douzaine d'enquêtes qui ont enregistré un niveau de confiance encore plus bas que celui-ci en plus de cinquante ans d'existence de cet indice", est-il précisé dans un communiqué.

A 4,8%, l'anticipation moyenne des personnes interrogées sur l'évolution de l'inflation à un horizon d'un an a atteint son plus haut niveau depuis la récession de 1990.

Du côté des pressions inflationnistes, on a appris également ce vendredi que les prix à l'importation et à l'exportation ont augmenté davantage que prévu en mars. Les prix à l'importation ont progressé de 2,8%, contre 0,2% confirmé en février, selon le département du Travail, hausse imputable à la flambée des prix de l'énergie.

Les prix à l'exportation ont augmenté de leur côté de 1,5%, plus forte hausse mensuelle dans l'histoire de la statistique, contre 1,1% (révisé de 0,9%) le mois précédent et 0,5% attendu. Cette accélération est imputable à la poursuite de la hausse des prix des produits agricoles et alimentaires. Les prix à l'importation des seuls produits pétroliers ont grimpé de 9,1% en un mois. Hors pétrole, la hausse ressort à 1,1%.

D'une année sur l'autre, les prix à l'importation ressortent en augmentation de 14,8% et les prix à l'exportation en progression de 7,9%, tandis que les prix des produits pétroliers importés flambent de 60%.