Grandes manoeuvres post-électorales à Paris

Après son échec, Françoise de Panafieu prend du recul. L'ancien ministre Jean-François Lamour pourrait prendre la tête du groupe UMP au conseil de Paris.

L'échec de la majorité présidentielle à Paris commence à produire des effets. La challenger malheureuse de Bertrand Delanoë, Françoise de Panafieu, a annoncé ce mardi à l'AFP (Agence France Presse) qu'elle renonçait à la mairie du XVIIe arrondissement qu'elle dirigeait depuis 2001, et proposait pour lui succéder l'UMP Brigitte Kuster, qui fut sa directrice de campagne. Tirant les conséquences de sa défaite, elle ne se représentera pas non plus à la présidence du nouveau groupe UMP au conseil de Paris.

Elle a proposé que Brigitte Kuster, 48 ans, également conseillère régionale d'Ile-de-France, soit "candidate, lors de la réunion du conseil d'arrondissement du 29 mars, à la fonction de maire d'arrondissement". Elle a ainsi confirmé son "souhait de renouveler l'équipe à la tête de la mairie du XVIIe arrondissement". "Cette candidature a reçu l'assentiment de la majorité des 29 colistiers présents", a assuré Françoise de Panafieu.

Réélue dans le XVIIe par 52,75% des suffrages contre la socialiste Annick Lepetit, elle garde ses mandats parisiens et entend assumer "ses responsabilités au niveau parisien comme au niveau de l'arrondissement dans un esprit de solidarité et de soutien". "Je crois que la sociologie parisienne change. Il faut savoir mettre en place les nouvelles générations", a poursuivi Françoise de Panafieu.

Autre conséquence de la défaite de la droite parisienne, Véronique Vasseur, ex-candidate d'ouverture de l'UMP dans le XIIIe arrondissement de Paris, annonce qu'elle a démissionné de son poste de conseillère de Paris, accusant l'UMP de l'avoir "envoyée à l'abattoir", dans une interview au Parisien publiée ce mardi. La liste conduite par Véronique Vasseur, ex-médecin-chef à la prison de la Santé, a été sévèrement battue par celle du maire sortant PS Jérôme Coumet (PS) dimanche par 69,9% des voix contre 30,1%.

"Les coups de poignard dans le dos j'en ai marre! On m'a prise pour mon image alors que je ne voulais pas me présenter et on m'a envoyée à l'abattoir", dénonce-t-elle pour expliquer sa démission. "Je suis écoeurée par la manière dont on m'a lâchée et par les batailles intestines" à l'UMP-Paris. Selon elle, Françoise de Panafieu "a été nulle et a manqué de punch".

"C'est une femme courageuse, mais elle est allée au casse-pipe. Elle a été lâchée par tout le monde y compris par le président" Nicolas Sarkozy, estime-t-elle. Prévoyant "une série de règlements de compte" dans les prochaines semaines elle conclut: "la nuit des longs couteaux ne fait que commencer, et je ne veux pas y participer. Je reprends ma liberté".

La bagarre ne fait effectivement que débuter pour le leadership de la droite parisienne, qui s'incarne dans la présidence du goupe UMP à l'Hôtel de ville. Deux personnalités émergent pour ce poste qui portera l'opposition au maire de Paris : Rachida Dati, élue sans problème dans le VIIème arrondissement, et Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports et élu du XVème.

Selon Le Figaro, Rachida Dati renoncerait à briguer la présidence du groupe UMP, ce qui laisse le champ libre à Lamour. Une situation qui contrarie Claude Goasguen, réélu dès le premier tour dans le XVIème arrondissement, qui menace de créer son propre groupe s'il n'est pas écouté suffisamment. Bref, Bertrand Delanoë a de beaux jours devant lui tant que la droite parisienne continuera à se déchirer.

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