AIG, le premier assureur mondial, a confirmé jeudi après la clôture de Wall Street avoir levé 20 milliards de dollars d'argent frais, soit beaucoup plus que les 12,5 milliards de dollars visés initialement. En début de semaine, le PDG, Martin Sullivan, avait laissé entendre que son groupe allait renforcer ses fonds propres de 20 milliards de dollars, suscitant l'inquiétude des marchés qui y voyaient un signal que la crise financière pourrait durer plus que prévu.

Cet appel de fonds intervient après la publication d'une perte de 7,8 milliards de dollars au premier trimestre en raison d'investissements malheureux dans les produits dérivés. Les fonds levés par le groupe l'ont été à travers une vente de 196,7 millions d'actions nouvelles (pour 7,47 milliards de dollars) et de 78,4 millions de titres hybrides (pour 5,88 milliards de dollars). Le produit total de ces deux émissions, 13,35 milliards de dollars, est supérieur de 1,45 milliard au montant annoncé initialement, en raison de l'exercice de l'option de surallocation, a expliqué le groupe.

Parallèlement à cette opération, AIG a également procédé à trois émissions obligataires (en dollars, euros et livres) qui lui ont rapporté au total 6,9 milliards de dollars. Ces obligations seront considérées comme des titres hybrides, à mi-chemin entre de la dette et du capital, par les agences de notation.

Suite à l'annonce du succès de cette augmentation de capital, l'agence d'évaluation financière Fitch Ratings a confirmé la note attribuée à la dette senior d'AIG à "AA-", alors qu'elle avait envisagé de l'abaisser après l'annonce de ses importantes pertes trimestrielles. Cette note est toutefois affublée d'une perspective négative, l'agence estimant qu'elle pourrait être amenée à la dégrader à moyen terme en raison de l'importance de l'exposition du groupe aux dérivés de crédit.