La crise financière n'a pas affecté le crédit aux particuliers

Dans son Bulletin de janvier dernier, la Banque de France estime toutefois que le ralentissement de la demande de crédit se poursuit depuis fin 2006. Le durcissement des conditions d'octroi devrait à nouveau freiner la demande des ménages.

La Banque de France se montre prudente dans l'évolution du marché du crédit aux particuliers dans l'Hexagone. Si elle estime dans son Bulletin de janvier dernier que la crise financière qui sévit depuis l'été 2007 n'a pas à ce stade affecté "la distribution de crédits aux ménages français", elle n'en constate pas moins un ralentissement de la demande de crédits à l'habitat. Et ce depuis fin 2006.

Les turbulences observées depuis l'été 2007 "ne semblent pas en effet avoir eu d'incidence majeure sur l'offre des banques, alors que la demande a continué de se modérer de manière graduelle dans le prolongement d'une tendance amorcée dès la fin 2006", écrit la Banque de France dans son bulletin de janvier. A ses yeux, l'alourdissement des charges d'intérêt, du fait du relèvement des marges pratiquées par les banques, et surtout le durcissement des conditions d'octroi de prêts aux particuliers devraient continuer à peser sur la demande de crédit. "Dans l'ensemble de la zone euro, le net durcissement des critères d'octroi des crédits aux ménages intervenu au troisième trimestre 2007 s'est amplifié en fin d'année et semble appelé à se poursuivre au premier trimestre 2008", note encore la Banque de France.

Ce ralentissement de la demande touche en priorité les prêts immobiliers qui représentent en France 73% de l'encours total du crédit aux ménages. Jusqu'à fin 2006, ce marché avait profité d'un contexte particulièrement favorable, dopé par des taux d'intérêt historiquement bas. La concurrence a alors été vive entre les banques, ces dernières ayant fait du crédit immobilier un véritable "produit d'appel" synonyme de taux d'intérêt bas, de marges réduites et du durées d'emprunt allongées. Mais la donne a aujourd'hui changé. Pour la Banque de France, en fin d'année dernière, le taux d'endettement des ménages a atteint un niveau "inédit", à 71,6% du revenu disponible. "La distribution de crédits aux ménages devrait dès lors s'en trouver (...) freinée", prévoit l'Institution. Les nouveaux candidats à l'acquisition d'un bien immobilier ne semblent plus se bousculer aux portes des réseaux bancaires.

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