La banque californienne Fremont Investment & Loan, qui avait été mise en demeure par son autorité de tutelle de retrouver un niveau de fonds propres plus convenable dans les soixante jours, a trouvé un acquéreur pour ses activités de banque de détail, a-t-on appris lundi.

Le groupe CapitalSource a annoncé qu'il allait acquérir les 22 succursales de Fremont, avec leurs 5,6 milliards de dollars de dépôts. Dans son communiqué, CapitalSource, un groupe de services financiers basé dans la banlieue de Washington a bien pris soin de préciser qu'il n'achetait que des actifs, et non FIL ou sa filiale bancaire Fremont General.

CapitalSource va reprendre les liquidités et les investissements à court terme de Fremont pour leur "juste valeur" (environ 3 milliards de dollars), une participation dans un portefeuille de prêts immobiliers commerciaux --défini comme étant de "haute qualité-- de 2,7 milliards de dollars, ainsi que les succursales et leurs équipements (à leur valeur de bilan).
Fin mars, Fremont avait reconnu officiellement que la FDIC, une agence fédérale de régulation, l'avait enjoint de procéder sous 60 jours à des mesures de recapitalisation, c'est-à-dire d'ici le 26 mai.

Cette injonction, qui appelle à une "action corrective rapide", est rare, avait alors relevé le quotidien économique Wall Street Journal.

Même si les difficultés de l'établissement de prêt californien ne posaient pas une menace directe pour l'ensemble du système financier, ses déboires marquent une nouvelle étape de la vague de turbulences qui a débuté l'été dernier sur les marchés américains.
Fondé en 1937, Fremont est longtemps resté un obscur établissement de crédit de la Central Valley californienne, à peine doté d'une dizaine de succursales. Mais à la faveur de la bulle immobilière, il s'est imposé comme un acteur conséquent sur le marché des emprunts hypothécaire à risque ("subprime").

Au plus fort de sa croissance, Fremont comptait parmi les dix premiers prêteurs immobiliers américains, un rang auquel il s'était élevé à coup de pratiques commerciales agressives.

Par ailleurs, la caisse d'épargne espagnole Caja Madrid annonce qu'elle acquiert 83% de la banque américaine City National Bank of Florida pour 927 millions de dollars soit 584 millions d'euros.Basée à Miami, elle gère des actifs de 2,76 milliards d'euros, emploie 421 personnes, et a dégagé un bénéfice net de 68,5 millions d'euros en 2007.

Caja Madrid "renforce" ainsi sa présence aux Etats-Unis, selon la caisse d'épargne, qui "réalise sa plus grosse opération internationale" avec ce rachat de City National Bank of Florida, présentée comme "la sixième banque privée de Floride", qui se consacre principalement au financement d'entreprises.