Etats-Unis : la croissance américaine plus soutenue que prévu au premier trimestre

Selon le département américain au Commerce, le PIB des Etats-Unis a progressé sur un rythme annualisé de 0,6% au premier trimestre, en première estimation. Cette croissance est comparable à celle du quatrième trimestre et supérieure au consensus des économistes.

La croissance américaine est restée à 0,6% au premier trimestre (en rythme annuel), son niveau du trimestre précédent, a indiqué ce mercredi le département du Commerce, alors que la menace de récession pesait sur la consommation et l'investissement des entreprises. Les analystes tablaient sur une hausse allant de 0,2 à 0,5% du produit intérieur brut (PIB).

La croissance a été légèrement plus forte qu'attendu au premier trimestre aux Etats-Unis, grâce à l'augmentation des stocks des entreprises, qui a compensé la poursuite de la détérioration de l'immobilier et de la consommation des ménages, montre la première estimation officielle.

Ce rapport sera examiné à la loupe par la banque centrale (Fed) qui doit trancher dans la journée sur le niveau de son taux directeur, actuellement fixé à 2,25%. Une majorité d'analystes table sur une baisse d'un quart de point. Ces chiffres étaient également très attendus par les économistes qui sont en majorité convaincus que les Etats-Unis sont déjà entrés en récession.

Ce qui a permis de sauver la croissance au premier trimestre a été la forte reconstitution des stocks, qui a contribué pour 0,81 points à la hausse du PIB. Sans les stocks, la croissance serait tombée dans le rouge à -0,2% contre +2,4% au trimestre précédent. Mais ailleurs, la morosité est palpable. La consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance, a fortement ralenti (+1% après +2,3%), avec un plongeon pour les achats de biens durables (-6,1%) tels que les voitures par exemple.

L'investissement résidentiel a continué de chuter (-26,7% après -25,2%), retirant l'équivalent d' 1,23 point à la croissance. Du côté des entreprises, l'investissement est aussi devenu négatif (-2,5% après +6%), ce qui constitue la baisse la plus forte en 4 ans.

Enfin, la balance commerciale n'a pas réussi à doper la croissance en dépit du dollar faible, puisqu'elle a contribué pour 0,22 point seulement à la hausse du PIB contre 1,02 au trimestre précédent.

Du côté de l'inflation, l'indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a fléchi à 3,5%, contre 3,9% au trimestre précédent, et hors alimentation et énergie il a décéléré à 2,2% après 2,5%.

Autre bonne nouvelle du jour pour l'économie américaine, le secteur privé a gagné 10.000 emplois en avril, après en avoir gagné 3.000 en mars, a annoncé mercredi le cabinet de gestion en ressources humaines ADP. Ces chiffres sont très nettement supérieurs aux attentes des analystes, qui tablaient sur 60.000 emplois perdus. Les chiffres de mars ont été révisés à la baisse à 3.000, contre 8.000 estimés dans un premier temps.

"Même si l'estimation d'avril, qui fait état d'une légère progression, est supérieure aux prévisions qui tablaient sur une baisse, elle n'en suggère pas moins qu'une décélération marquée de l'emploi se poursuit", a indiqué le cabinet dans son communiqué. Tout comme le mois précédent, l'emploi a décliné dans le secteur industriel, qui a perdu 54.000 emplois. Le seul emploi manufacturier a chuté de 26.000 unités.

Ces baisses sont compensées par la hausse de 64.000 emplois dans le secteur des services. Ce rapport est publié deux jours avant les chiffres officiels du chômage américain pour avril. Les analystes tablent sur 75.000 pertes d'emplois, à la fois dans le privé et le public, après 80.000 pertes en mars. Le taux de chômage devrait, selon eux, atteindre 5,2%, contre 5,1% le mois précédent.

"Les deux secteurs les plus durement frappés par les problèmes récents du marché immobilier ont été la construction résidentielle et les activités financières", a rappelé le cabinet. Ainsi, l'emploi a baissé de 28.000 dans le secteur de la construction, reculant pour le 17e mois consécutif, ce qui porte à 288.000 le nombre de suppressions d'emplois nettes depuis le "pic" d'août 2006. Les services financiers ont gagné 2.000 emplois.

Ralentissement de l'activité à Chicago et New York
L'activité économique dans la région de Chicago a ralenti en avril pour le troisième mois consécutif, ce qui ne s'était pas produit depuis la période mars-mai 2003, mais cette baisse a été légèrement moins marquée qu'attendu, montre l'enquête mensuelle auprès des directeurs d'achats publiée mercredi. L'indice des directeurs d'achats (PMI) du MidWest est remonté à 48,3 contre 48,2 en mars (le seuil de 50 sépare l'expansion de la contraction de l'activité. La composante des nouvelles commandes est passée de 53,9 à 53 et celle de l'emploi a chuté de 44,6 à 35,3. Le sous-indice des prix payés est revenu de 83,9 à 82,9. De même, l'activité économique dans la région de New York a baissé pour le troisième mois consécutif en avril, en raison notamment d'une pénurie de main d'oeuvre qualifiée et de capitaux, selon l'enquête publiée mercredi par l'association régionale des directeurs d'achat NAPM. Son indice d'activité a reculé à 419,6 contre 425,8 en mars et 427,7 en février. Le sous-indice sur les conditions d'activité actuelles est revenu à 37,6 contre 46,3 en mars et 43,4 en février. L'indicateur des perspectives à six mois est néanmoins orienté à la hausse, à 59,6 en avril contre 50 en mars et 47,5 le mois précédent. Le chiffre d'avril est cependant le plus élevé depuis novembre 2007.

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