Le feuilleton de la bataille autour de l'avenir d'Atos Origin se poursuit. Au lendemain d'une assemblée générale des actionnaires pour le moins inattendue, on apprend qu'une nouvelle AG est prévue le 12 juin mais aussi que Bernard Bourigeaud, ancien président de la SSII a annoncé sa décision de retirer sa candidature au conseil de surveillance du groupe français de services informatiques face à l'"hostilité" à son égard.

Cette annonce pourrait peut être désarmorcer le conflit qui empoisonne la vie d'Atos depuis des mois maintenant. Et la journée de jeudi, jour où se tenait l'assemblée générale des actionnaire a connu un épisode pour moins inédit. Les actionnaires étaient en effet amenés à se prononcer sur les demandes de Pardus et Centaurus - les deux fonds américains qui ensemble détiennent 23% de la SSII alors que la Deutsche Bank vient d'en prendre 6,26% - de remanier le conseil de surveillance du groupe et d'en évincer le président. La direction avait accepté quelques heures auparavant l'entrée des fonds au conseil afin d'obtenir un armistice.

Or, en fait de pacification, c'est à une bataille rangée qu'ont pu assister les actionnaires. Le président du directoire Philippe Germond a en effet décidé d'ajourner l'AG, prétextant un incident de séance. Les fonds Pardus et Centaurus ont refusé cette décision, parlant de "mascarade". Ils refusent bien sûr d'en rester là. Alors que la direction du groupe s'est engagée à convoquer une nouvelle assemblée d'ici trois semaines, les fonds ont annoncé se tourner vers la justice pour obtenir une reconvocation dès que possible " (...) par souci de l'intérêt de la société, ses actionnaires, ses employés et ses clients", indique le communiqué. Il n'est pas sûr que la date du 12 juin annoncée ce vendredi trouve grâce à leurs yeux.

C'est une "trahison de la démocratie actionnariale", ont dénoncé les deux fonds après l'AG tronquée de jeudi. "Sur la base des informations transmises aux fonds par le directoire d'Atos Origin la veille de l'Assemblée, les fonds étaient assurés d'obtenir la nomination sans ambiguïté de leurs représentants et la révocation de Didier Cherpitel, le président du conseil de surveillance", ajoutent-ils.

La polémique a éclaté à la suite de l'annonce surprise de Gérard Guerguerian, président du conseil de surveillance du fonds commun de placement des employés qui détient 3% du capital, de ne pas voter pour l'ensemble des résolutions de la direction, contrairement à ce qu'il avait indiqué avant l'AG et au contraire de voter pour la révocation du président du conseil de surveillance, Didier Cherpitel, réclamée par les deux fonds.

A la Bourse de Paris, l'action Atos Origin continue de gagner du terrain. Après avoir clôturé en hausse de 2,03% à 38,54 euros, le titre a sensiblement progressé en cours de séance, vendredi, montant jusqu'à 39,60 euros. A la clôture, il ne progresse plus, malgré tout, que de 0,25%, à 38,64 euros.