Les franciliens équipés de la TNT vont désormais avoir accès à 26 chaînes, 18 nationales et 7 locales. Et c'est ça la nouveauté. Ces sept nouvelles chaînes locales, vont permettre à la région parisienne de rattraper son retard sur d'autres capitales européennes. Leur lancement officiel a lieu demain jeudi 20 mars, par la ministre de la Culture Christine Albanel et le président du CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), Michel Boyon. D'autres chaînes locales devraient voir le jour dans d'autres villes. Et selon le CSA, près de cinquante télévisions locales devraient être diffusées sur la TNT en France à la fin de l'année.

"Cela va contribuer à augmenter l'offre pour la TNT en Ile-de-France, accélérer l'équipement des Franciliens et peut-être aussi hâter l'extinction de l'analogique sur Paris", a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) Marc Pallain, président du groupement Télévision numérique pour tous, par ailleurs président du directoire du groupe NRJ.

Les sept chaînes locales sont les suivantes: CAP 24 se propose de donner aux Parisiens actifs "l'envie de vivre mieux leur ville". Elle est présentée par le groupe Hersant Media, son principal actionnaire avec Lagardère et les Caisses d'Epargne comme une "chaîne de proximité et de service".

IDF 1- pour "idées" et F pour "famille- sera une "chaîne familiale de proximité", sur laquelle Dorothée, l'ancienne gloire du PAF fait son "come back". Cette chaîne sera présidé par Marc Tessier, ancien président de France Télévisions aujourd'hui directeur général de la société spécialisée dans la télévision numérique Netgem; avec Jean-Luc Azoulay, le producteur de fiction, comme actionnaire majoritaire.

NRJ déjà présente sur les chaînes gratuites nationales de la TNT avec NRJ 12, fait aussi son entrée localement avec NRJ Paris. Marc Pallain la présente comme une chaîne "dynamique", destinée aux moins de 50 ans, faisant une large place à l'"infotainment", qui mixe information et divertissement.

Les quatre autres chaînes lancées jeudi se partageront un même canal et n'émettront donc qu'une partie de la journée: Demain IDF (déclinaison parisienne de Demain TV, spécialisée dans l'emploi), BDM TV (association Banlieues du monde), Cinaps TV (réalisée par l'association du même nom, spécialisée dans l'activité culturelle et scientifique en Ile-de-France) et Télé Bocal (de l'association Télé Bocal, qui revendique une "forte dimension de solidarité via une mission de formation").

Selon une étude de NPA Conseil, l'importance du bassin concerné par ces nouvelles chaînes -10 à 12 millions d'habitants- permet aux nouvelles télévisions numériques commerciales d'Ile-de-France d'espérer trouver les recettes publicitaires locales nécessaires à leur survie, soit 45 millions d'euros par an. "Le fait que la télévision locale existe à Paris va être un accélérateur très fort pour la télévision locale partout, car les annonceurs vont commencer à avoir l'habitude d'intégrer la télé locale dans leur champ de vision", souligne Philippe Bailly.

Les chaînes nationales de la TNT, dont le déploiement a commencé en mars 2005, sont accessibles sur 85% du territoire. Considérée comme un succès, la TNT est regardée, selon Médiamétrie, par 17,9 millions de personnes vivant dans un foyer équipé, soit 32,4% des foyers ayant la télévision. Un succès encourageant pour toutes les nouvelles chaînes à naître.