La colère des marins-pêcheurs semblait s'apaiser ce week-end après l'engagement du gouvernement de compenser leurs pertes provoquées par la hausse du prix du gazole. Premier signe de détente: les pêcheurs des Sables d'Olonne, d'où était parti le mouvement de protestation de la profession le 10 mai, ont voté samedi la "suspension" de la grève pour un mois. Le blocage des ports de pêche, de commerce et de plaisance a été levé.

Les pêcheurs ont obtenu vendredi du ministre de la Pêche, Michel Barnier, venu les rencontrer à Rennes, un engagement écrit sur la pérennité d'un mécanisme d'"aide aux équipages" permettant de ramener de facto le coût du gazole à 0,40 euro le litre. Michel Barnier participera ce lundi en Slovénie à un Conseil informel des ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche pour discuter des "problèmes spécifiques de la dépendance économique des entreprises de pêche européennes par rapport au gazole".

Plusieurs points de résistance subsistaient cependant samedi soir, comme à Cherbourg, Ouistreham (Calvados), Saint-Malo, Saint-Brieuc ou encore La Rochelle, toujours paralysés par les pêcheurs dans l'attente d'assemblées générales prévues dans les prochains jours. Peu d'actions spectaculaires étaient cependant signalées samedi, à la différence des derniers jours.

Plus d'une centaine de pêcheurs du Guilvinec (Finistère), dont le port est paralysé depuis deux jours, ainsi qu'une soixantaine de chefs d'entreprise de travaux agricoles ont cependant mené en milieu de journée une opération "péage gratuit" sur l'A81, près de Laval. Une centaine de marins-pêcheurs de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) ont également manifesté dans le calme dans la matinée dans les rues de la ville. Des délégations de pêcheurs de toute la France doivent, selon eux, se réunir lundi matin à Boulogne pour faire le point sur leurs actions.

A Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée), toujours en grève, certains bateaux sont sortis pêcher pour ensuite offrir gratuitement leurs prises aux habitants sur le quai dans la matinée. Les pêcheurs de La Rochelle et de Port-la-Nouvelle (Aude) poursuivaient de leur côté le blocage de dépôts de carburant et ceux de la baie de Seine maintenaient un barrage devant la raffinerie Total du Havre.