FGIC règle son conflit avec Calyon, filiale du Crédit Agricole

Le rehausseur de crédit américain et Calyon sont parvenus à un accord sur l'abandon des poursuites moyennant une indemnité de 200 millions de dollars à la filiale du Crédit Agricole. FGIC a également dû faire appel à son homologue MBIA pour réassurer un portefeuille d'obligations qu'il ne peut plus garantir.

FGIC fait le ménage dans ses affaires. Le rehausseur de crédit a annoncé mercredi soir un règlement amiable de son conflit avec Calyon, filiale du Crédit Agricole. L'accord prévoit un abandon des poursuites moyennant le versement d'une compensation de 200 millions de dollars à la banque d'affaires française.

"Aux termes de l'accord, FGIC, (sa filiale britannique) FGIC UK et Calyon acceptent de ne pas poursuivre les demandes d'indemnisation actuelles et potentielles que chacune des parties pourraient avoir l'une envers l'autre", a précisé le groupe américain dans un communiqué.

Tout avait commencé en mars, lorsque le rehausseur de crédit avait lancé plusieurs procédures judiciaires, à New York et à Londres, afin de faire annuler son engagement de garantir 1,875 milliard de dollars d'actifs financiers risqués titrisés par la banque allemande IKB, avec le soutien de Calyon.

Le rehausseur refusait d'honorer cette garantie, reprochant à IKB une "série de fausses déclarations et omissions frauduleuses" l'ayant induit en erreur sur la condition financière de la banque allemande. Concernant Calyon, FGIC estimait que la banque française n'avait pas cherché de repreneur pour chacun des actifs sous garantie, comme il en avait l'obligation.

Par ailleurs, FGIC a annoncé un accord avec son homologue MBIA, le leader américain du rehaussement de crédit, pour que ce dernier réassure un portefeuille de 184 milliards d'obligations municipales. Il lui en coûtera environ 741 millions de dollars en commissions.

En effet, FGIC peut difficilement continuer à garantir ce portefeuille, dans la mesure où sa solvabilité financière a été remise en question par les agences de notation. Alors que le métier de réhausseur de crédit nécessite normalement une notation "AAA" (la meilleure possible), FGIC a perdu cette distinction il y a plusieurs mois à la suite de la crise du "subprime" et est désormais relégué parmi les valeurs spéculatives par Moody's, Fitch et Standard & Poor's.

Si MBIA est lui aussi privé de son précieux "AAA", il conserve néanmoins une notation qui lui permet de réassurer le portefeuille de son concurrent. Il s'agit exclusivement d'obligations classées en catégorie "investissement", ayant servi à financer des projets dans les transports ou l'assainissement. Il ne comprend pas d'émissions à risque du type CDS.

Dans son communiqué, FGIC souligne que l'opération menée avec MBIA va "substantiellement" renforcer sa position financière. Le groupe a indiqué qu'il disposait à la fin du second trimestre de 5,2 milliards de dollars pour faire face à ses engagements.

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