Pour la Société Générale, Robert Day n'était pas au courant des problèmes de la banque

Dans un communiqué, la banque présidée par Daniel Bouton affirme que son administrateur, l'ancien patron de TCW, n'était pas au courant de la fraude de son trader au moment de la cession des titres. Pas plus qu'il ne connaissait les dépréciations d'actifs. L'Autorité des Marchés Financiers a ouvert une enquête.

Suite à la vente de titres par l'un de ses administrateurs, l'américain Robert A. Day, la Société Générale dément tout délit d'initié. La banque présidée par Daniel Bouton, qui a révélé jeudi avoir perdu 4,9 milliards d'euros suite à une "fraude" de l'un de ses traders, a fait savoir ce matin que Robert Day, le fondateur et ancien patron de TCW, la filiale de gestion d'actifs, basée à Los Angeles et rachetée en 2001 par la Société Générale, ignorait tout de la perte de 4,9 milliards d'euros et des dépréciations d'actifs au moment où il a cédé ses titres de la Société Générale.

"Robert Day et les fondations caritatives de sa famille ont vendu des actions Société Générale en décembre 2007 et jusqu'au 18 janvier 2008, dans la période autorisée pour céder des actions conformément à la charte de l'administrateur Société Générale, indique la banque dans un communiqué envoyée aujourd'hui à la presse. Avant ces cessions, Robert Day comme les autres membres du conseil, n'était pas informé des pertes de trading de Jérôme Kerviel. Robert Day, comme les autres membres non exécutifs du conseil, n'était pas non plus informé que des dépréciations supplémentaires liées aux subprimes seraient annoncées".

Au sujet plus spécifiquement des ventes d'actions Société Générale intervenues le vendredi 18 janvier pour 45 millions d'euros, c'est-à-dire le jour où le titre a plongé de 8,24% à la Bourse de Paris sur fond de rumeurs de fortes dépréciations mais le jour aussi où la banque a détecté les premières anomalies sur les positions de son trader Jérôme Kerviel, un porte-parole du groupe bancaire française assure qu' "au moment où Robert Day a cédé ses titres, il n'était pas au courant de la convocation pour la tenue d'un conseil d'administration le dimanche 20 janvier".

D'après des avis publiés lundi par l'Autorité des marchés financiers (AMF), Robert Day a vendu, pour son propre compte mais aussi pour le compte de deux fondations caritatives (les Robert A. Day et Kelly Day Foundations), pour quelque 140 millions d'euros de titres Société Générale les 9, 10 et 18 janvier. A l'annonce de ces cessions hier, des plaintes pour "délit d'initié" ont immédiatement été déposées par l'avocat activiste Frédérik-Karel Canoy et par l'Association des petits porteurs actifs (Appac). L'Adam (Association des actionnaires minoritaires) de Colette Neuville a fait savoir aujourd'hui qu'elle allait aussi porter plainte. Elle demande aussi à l'AMF d'ouvrir une enquête.

L'homme, âgée de 64 ans, est administrateur de la banque depuis 2002. Son mandat, renouvelé en 2006, court jusqu'en 2010. Robert Day avait acquis ces titres après avoir vendu sa société de gestion californienne à la Société Générale. Il a fait savoir, par l'intermédiaire de la banque, qu'il entendait coopérer à toute enquête au sujet de ces cessions des titres.

De son côté, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé mardi soir l'ouverture d'une enquête sur les échanges effectués sur les actions Société Générale. L'AMF devrait s'intéresser aux transactions réalisées sur l'action de la banque dans les jours ayant précédé l'annonce des pertes colossales qu'elle a subies.

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