Le japonais Takeda veut s'offrir une biotech pour 8,8 milliards de dollars

En rachetant la société américaine de biotechnologies Millenium, le numéro un des médicaments au Japon compte se renforcer dans la cancérologie.

Les grandes manoeuvres se poursuivent autour des biotechnologies. Le japonais Takeda, premier laboratoire pharmaceutique japonais, a annoncé aujourd'hui jeudi 10 avril, qu'il lançait une offre publique d'achat amicale (OPA) de 8,8 milliards de dollars sur la société américaine de biotechnologies Millenium. L'opération, qui devrait être bouclée d'ici à juin prochain, ne devrait pas rencontrer d'obstacles majeurs, les conseils d'administration des deux groupes ayant donné leur aval.

Le rachat de Millenium, biotech spécialisée dans la cancérologie, va permettre à Takeda de "devenir un leader mondial" dans ce domaine, "avec une masse critique dans les domaines de la découverte, du développement, des affaires réglementaires et de la commercialisation", ont précisé les deux groupes dans un communiqué. Millenium commercialise notamment le médicament "Velcade" contre les tumeurs de la moelle osseuse et les lymphomes, qui devrait rapporter cette année entre 320 et 345 millions de dollars, contre 265 millions en 2007 (soit la moitié de son chiffre d'affaires).

Plus globalement, cette transaction participe aussi d'un mouvement général qui voit les grands laboratoires pharmaceutiques classiques racheter à tour de bras des sociétés de biotechnologies. Pour les laboratoires, qui peinent de plus en plus à investir en recherche et développement afin de lancer de nouveaux médicaments et qui craignent la concurrence des génériques avec l'expiration des brevets de leurs médicaments stratégiques, ces biotech sont une aubaine, ce qui explique que certains mettent le prix fort pour des start-up survalorisées et n'ayant pas encore commercialisé de médicaments.

Takeda est dans ce cas. D'un côté, plusieurs de ses produits phare vont bientôt tomber dans le domaine public, tel son antidiabétique "Actos", dont le brevet expirera en 2011. De l'autre, il a essuyé récemment de sérieux revers dans le développement de nouveaux médicaments, notamment contre le cholestérol. D'où sa croissance externe. Mais le groupe cherche à en limiter les risques en rachetant des sociétés déjà bien établies.

Il a ainsi annoncé en février le rachat, pour 2 milliards de dollars, de la filiale nippone du mastodonte américain Amgen ainsi qu'une série de molécules en développement. Quant à Millenium, le groupe américain a déjà pignon sur rue et a affiché l'année dernière 14,9 millions de dollars de bénéfice net. Outre le "Velcade", Millenium développe plusieurs autres produits dans les domaines de la cancérologie et des anti-inflammatoires.

Autre travers de ce mouvement de consolidation, que semble vouloir éviter Takeda, l'intégration parfois trop radicale de ces biotech, qui y perdent leur âme. Takeda va ainsi faire de Millenium sa filiale à 100% mais va préserver son indépendance en lui conservant son équipe dirigeante, dont la PDG Deborah Dunrise.

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