Le marché parisien rattrapé par le risque souverain

Malgré le recul des cours du pétrole, le marché parisien a pâti jeudi d'une nouvelle poussée de fièvre sur le risque souverain après la dégradation ce matin de la note de l'Espagne par Moody's. Le CAC 40 a finalement terminé sur un repli de 0,75 % à 3.963,99 points.
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Quand ce n'est pas le pétrole c'est le risque souverain qui pèse sur le marché. De fait, la place parisienne est restée sous pression, jeudi. Si bien que, dans le sillage de la veille, le CAC 40 a poursuivi son repli, affichant à la clôture une baisse de 0,75% à 3.963,99 points.

Pourtant la nouvelle baisse des cours du pétrole aurait pu laisser espérer une détente de la part des investisseurs et un rebond du côté des indices mais il n'en fut rien. Car, Paris, comme l'ensemble des places financières européennes ont eu, jeudi, d'autres sujets d'inquiétudes. A savoir la brusque résurgence du risque souverain, phénomène qui n'avait plus affecté les marchés du Vieux Continent depuis l'automne dernier.

Cette poussée de fièvre tient, bien entendu, à l'annonce le matin même de la dégradation de la note souveraine de l'Espagne par l'agence Moody's. Après avoir abaissé celle de la Grèce de trois crans lundi, l'agence de notation a rétrogradé celle de l'Espagne de AA1 à AA2, en précisant par ailleurs que le pays n'était pas à l'abri d'un nouvel abaissement.

Dans ces conditions, ce sont l'ensemble des places financières sur le Vieux continent qui ont piqué du nez. A la clôture, Londres refluait de 1,55 %, le DAX de près de 1 %, Madrid de 1,17 %, la palme revenant à Milan où l'indice a finalement conclu sur une baisse de 1,59 %.

L'ouverture en forte baisse des marchés américains n'a bien entendu pas permis d'inverser la tendance. Au-delà des traditionnelles inscriptions hebdomadaires au chômage qui sont ressorties en hausse de 4 % la semaine dernière, Wall Street était également sensible à la dégradation de l'Espagne mais également au premier déficit commercial en onze mois annoncé par la Chine auparavant, du fait de la faible croissance des exportations en février.

Valeurs en baisse 

La plus forte baisse est revenue à Peugeot qui, sous le coup de prises de bénéfices, a cédé 3,91 %. Renault n'a pas été mieux loti avec un recul de 3,04 %, soit la troisième plus forte baisse du CAC 40.

Mêmes prises de bénéfices et même sanction pour le titre STMicroelectronics qui, avec un repli de 3,80 %, a enregistré la deuxième plus forte baisse de l'indice parisien.

Valeurs en hausse

Seules six valeurs ont terminé la séance de jeudi dans le vert. Il s'agit de Carrefour (0,26%), Vivendi (0,32%), Lafarge (0,41%), Cap Gemini (0,48%), Danone (0,55 %) et la palme revenant à Sanofi-Aventis qui a enregistré la plus forte hausse de l'indice avec seulement 0,78 % de hausse.

Hors CAC 40

Soitec a bondi d'un peu plus de 12 % à 9,93 euros, après avoir remporté un gros contrat de ferme solaire aux Etats-Unis. En séance, le titre s'est même adjugé jusqu'à 14,83 % repassant à cette occasion, pour la première fois depuis mai 2010, la barre des 10 euros l'action. Aux dires de la direction de Soitec, ce contrat de 350 millions d' euros va considérablement changer le groupe si l'on sait que le montant représente la moitié de son chiffre d'affaires annuel et que son activité dans le photovoltaïque devrait dans ses conditions prendre une place conséquente à côté de la traditionnelle activité de semi-conducteurs du groupe.

Devise et pétrole

La dégradation de l'Espagne a bien sûr pesé sur la monnaie unique qui reculait légèrement face au billet vert à la clôture des marchés. A 18h15, un euro s'échangeait contre 1,381 dollar. Du côté du pétrole, les prix du baril marquaient une vraie pause. Le WTI cédait 2,92 % à 101,40 dollars tandis que le Brent de la mer du Nord refluait de 2,04 % à 113,88 dollars.

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Commentaires 2
à écrit le 10/03/2011 à 21:43
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Et c'est le nouveau PMU de la notation, la Grèce est en tête talonnée par l'Irlande et l'Espagne, vient enfin le Portugal.... mais que vois-je oui, oui, c'est la France qui fait une remontée fulgurante dans la descente va-t-elle prendre la 3ème place...

à écrit le 10/03/2011 à 15:54
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Compter sur les USA qui vont s'écrouler au milieu du printemps pour sauver les dettes souveraines européennes, c'est un peu comme s'inoculer le SIDA pour guérir la lèpre.

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