Crise grecque et craintes sur l?économie américaine : le cocktail de ce jeudi de l?Ascension, non chômé sur les marchés, a fait trembler les places boursières. A la Bourse de Paris, le CAC 40 a plongé dans le rouge dès l?ouverture pour finalement clôturer sur un fort repli de 1,89% à 3.889,87 points. C'est la première fois que l'indice parisien abandonne le seuil des 3.900 points depuis le 18 avril dernier.

La veille, l'indice avait déjà chuté sous les 4.000 points (-1,05%) dans le sillage de statistiques américaines décevantes qui ont relancé les inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique outre-Atlantique. Wall Street a d'ailleurs décroché mercredi de 2% pour réaliser sa plus mauvaise séance depuis août 2010 sans parvenir à rebondir ce jeudi.

A cela s'est ajouté mercredi soir l'abaissement de la note grecque par l'agence d'évaluation Moody's. Cette dernière a revu sa note de la dette publique de la Grèce à Caa1, un niveau reflétant un risque réel de non-remboursement. Cette annonce est venue effacer l'optimisme du début de semaine sur un accord prochain entre Athènes et la communauté internationale.

A défaut de publication d'entreprises, les investisseurs restent rivés sur les nouvelles macroéconomiques. Sur le front de l'emploi, les annonces sont toujours décevantes après les chiffres ADP de l'emploi privé mercredi et avant la publication du rapport mensuel officiel prévue vendredi. Ainsi, les inscriptions hebdomadaires au chômage, publiées ce jeudi, ont baissé moins que prévu pour la semaine du 22 mai. De même, les commandes à l'industrie ont diminué plus que prévu en avril, de 1,2%.

Valeurs en baisse

Côté valeurs, toutes les composantes du CAC 40 signent une journée dans le rouge. Le secteur technologique est le premier attaqué : Alcatel-Lucent chute de 3,92%, STMicroelectronics de 3,21 % et Cap Gemini de 2,81%.

Les grandes valeurs cycliques subissent de lourds dégagements sur fond de craintes pour la croissance. EADS perd 3,34% tandis que le compartiment automobile souffre. Renault cède 3,04%, Michelin 2,1% et Peugeot 1,66%.

Les doutes sur la vigueur de l'économie ont aussi eu pour conséquence un recul des cours des matières premières, et notamment du pétrole. De fait, les valeurs qui y sont liées sont affectées. Technip plie de 2,25%, ArcelorMittal de 2,44% et Total de 2,37%.

Le secteur financier a résisté tant bien que mal au dernier coup dur intervenu avec l'abaissement de la note grecque par Moody's. L'assureur Axa est le plus touché (-2,59%) après avoir été en vedette du CAC 40 la veille. BNP Paribas cède 2,58%. Les autres valeurs bancairent sont toutefois parvenues à limiter la casse. Société Générale ne recule que de 0,8%, Natixis cède 0,96% et Crédit Agricole 1,66%. 

Hors CAC 40

Quelques valeurs hors de l'indice phare sont bien orientées. On notera Ubisoft (+2,27%) ou encore les valeurs liées au tourisme. Dans un contexte de week-end prolongé sous de bonnes conditions météorologiques, Pierre et Vacances prend ainsi 1,46%. 

Devises et pétrole

Les craintes sur l'économie pèsent sur les cours du brut. Le baril de WTI américain s'échange à moins de 100 dollars (99,77 dollars) et le baril de Brent de la Mer du Nord contre 113,11 dollars.

Sur le marché des changes, un euro vaut 1,4409 dollar.