Le CAC 40 décroche et plonge vers le seuil des 3.700 points

Dans un marché dominé par l'aversion au risque et pénalisé par le blocage des discussions sur le déplafonnement de la dette américaine, les investisseurs sont de plus en plus sceptiques quant à la non contagion du risque souverain en zone euro.
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Alors que les investisseurs ont dû digérer de nombreuses publications semestrielles d'entreprises françaises et à la veille d'une importante batterie de résultats de société du CAC 40 (entre jeudi et vendredi pas moins de 16 groupes dévoileront leurs chiffres semestriels), le marché s?est inquiété du blocage des négociations pour le déplafonnement de la dette américaine. Par ailleurs, la hausse des taux italiens lors de d'une adjudication à 10 ans a conforté le sentiment que la contagion de la crise de la dette souveraine était inéluctable et a pénalisé les valeurs bancaires. Après avoir réussi à se maintenir au-dessus du seuil psychologique des 3.750 points, le CAC 40 a fini par craquer peu après l'ouverture de Wall Street dans le rouge et a terminé la séance sur un repli de 1,42 % à 3.734,07 points.

A sept jours de la date à partir de laquelle la première économie mondiale sera considérée en défaut de paiement technique, démocrates et républicains s'arc-boutent toujours sur leurs propositions respectives. Rien ne semble pouvoir faire évoluer les négociations. A croire que chaque partie politique attend d'être au bord du gouffre (perte du triple A) pour se mettre à la table des négociations. Alors que les deux camps tergiversent pensant plus, semble-t-il, à la campagne électorale, l'économie américaine montre des signes de ralentissement. Le taux de chômage est en hausse et la première estimation du PIB pour le deuxième trimestre, attendu vendredi, devrait afficher une "petite" progression d'environ 1,5 % contre 1,9 % sur les trois premiers mois.

Dans ce contexte les investisseurs ont hésité à prendre des risques, ce d'autant plus que le plan visant à éviter un défaut de la Grèce, et au-delà sauvegarder l'euro, a de plus en plus de mal à convaincre. Les interrogations portent principalement sur la capacité du Fonds Européens de Stabilité Financière (FESF) à enrayer la contagion du risque souverain. En effet, alors que le Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, estime que le FESF ne devrait acheter des obligations sur le marché secondaire que dans des circonstances exceptionnelles, les taux d'intérêts italiens ont de nouveau augmenté. Après la hausse des taux à court terme enregistré mardi lors d'un placement de 9 milliards d'euros, ce matin les taux à long terme se sont tendus lors d'une adjudication de 900 millions d'euros à 10 ans.

Valeurs en Baisse

Peugeot a plongé de 7,61 %. A l'occasion de la présentation de ses résultats semestriels, le constructeur a prévenu que les perturbations de la filière automobile japonaise et la hausse des prix des matières premières auraient au second semestre un impact négatif plus marqué que prévu. Il a néanmoins confirmé ses objectifs 2011 après une première moitié d'année solide. Dans le sillage de cette annonce, Renault qui dévoilera ses chiffres semestriels demain recule de 3,16 %.

Alcatel-Lucent a chuté de 6,89 %. Le titre de l'équipementier télécom est pénalisé par l'alerte sur résultats de son concurrent américain Juniper qui a indiqué que ses chiffres pour le deuxième trimestre seront inférieurs aux attentes.

Toujours impactées par les problèmes de la dette américaine, et alors que les investisseurs ne semblent toujours pas convaincus de la capacité du plan de sauvetage européen d'enrayer la contagion du risque souverain, les valeurs bancaires ont de nouveau souffert. Natixis a reculé de 2,80 %, Société Générale de 2,62 %, Crédit Agricole de 2,04% et BNP Paribas de 1,63 %.

LVMH (-0,15%) a été emporté dans la tourmente boursière malgré des ventes semestrielles en progression de 13% et une performance opérationnelle en hausse de 22%. Ces résultats ont été portés par une demande de produits de luxe qui ne faiblit pas malgré les incertitudes entourant la croissance mondiale. LVMH a aussi annoncé mardi soir avoir porté sa part dans Hermès de 20,2% à 21,4%.

Valeurs en Hausse

En tête du classement, PPR (+0,93 %) a profité des résultats solides de son concurrent LVMH. Alors que le groupe dévoilera ses semestriels vendredi, le consensus établit par Dow Jones Newswire a revu en hausse son anticipation de résultat net.

ArcelorMittal a terminé la séance sur un gain de 0,77 % après avoir gagné jusqu'à 2,82 %. Le numéro un mondial de la sidérurgie a annoncé un résultat d'exploitation supérieur aux attentes au deuxième trimestre (3,4 milliards de dollars pour un consensus de 3,25 milliards). Par ailleurs, si le groupe anticipe un recul saisonnier de ses résultats au troisième trimestre, il a d'ores et déjà prévenu que celui-ci ne serait pas aussi marqué qu'en 2010.

Vinci (+0,70 %) a fait état d'un carnet de commandes record et une activité soutenue au premier semestre, ce qui lui permet de confirmer son objectif de croissance de plus de 5% du chiffre d'affaires en 2011.

Hors CAC

Atos s'est adjugé 4,87 % après avoir a relevé son objectif de marge opérationnelle pour 2011, fort de l'intégration plus rapide que prévu de la division SIS rachetée à l'allemand Siemens.

Rexel (+0,61 %) a fait état d'une amélioration de ses ventes, de ses marges et de ses résultats au deuxième trimestre. Fort de ces résultats, le groupe a confirmé tous ses objectifs annuels.

L'assureur-crédit Euler Hermes (+1,68 %) a annoncé mardi qu'il espérait atteindre au moins 320 millions d'euros de résultat net en 2011, soit une progression de près 10% par rapport à 2010 en dépit d'une pression continue sur les prix et du manque de visibilité des marchés.

Nexans a plongé de 6,49 %. La société a annoncé une provision de 200 millions d'euros dans ses comptes du premier semestre pour pallier une éventuelle amende de la Commission européenne, qui soupçonne le fabricant de câbles d'avoir eu un comportement anticoncurrentiel dans son secteur.

Spir Communication (-5,81 %) engagé dans un plan de transformation difficile, a annoncé mardi qu'il visait toujours un résultat opérationnel courant positif en 2011 malgré une chute de cet indicateur durant la première moitié de l'année.

Devise et Pétrole

La monnaie unique est en léger recul face au billet vert. A la clôture des marchés, un euro s'échangeait contre 1,437 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours du baril ont clôturé en ordre dispersé. Le brut de la Mer du Nord avançait de 0,01 % à 118,29 dollars tandis que le WTI perdait 1,10% à 98,49 dollars. 

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