Wall Street cette semaine : un peu de répit avant la correction annoncée

Alors que la semaine avait été mal engagée, Wall Street a finalement clôturé sur un gain hebdomadaire vendredi, ce qui fait dire aux investisseurs que la correction attendue n'est peut-être pas tout de suite et que la place boursière américaine peut continuer sur sa lancée.
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Le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, a progressé de 0,1% sur l'ensemble de la semaine passée, enregistrant sa cinquième progression hebdomadaire en six semaines. Le cycle de hausse en cours du S&P 500 est désormais de cinq mois et, depuis le début de l'année, il affiche une hausse de quelque 9% après avoir fait du surplace en 2011. La journée de vendredi marquait le troisième anniversaire d'un plus bas de clôture de 12 ans, à 676,53, touché en pleine crise financière. Depuis, l'indice a plus que doublé.

"(...) Nous allons probablement avoir encore un peu de répit avant la correction attendue", a dit Scott Billeaudeau, gérant de portefeuille chez Fifth Third Asset Management. Les intervenants du marché expliquent la bonne tenue de Wall Street par la récente série d'indicateurs macro-économiques américains meilleurs que prévu, suggérant que la reprise de l'activité aux Etats-Unis gagne de l'ampleur. Dernier exemple en date, les chiffres de l'emploi pour le mois de février, avec 227.000 emplois non agricoles créés le mois dernier, contre 210.000 attendus par les économistes et un taux de chômage maintenu à son plus bas niveau depuis trois ans, à 8,3%.

Même si l'International Swaps and Derivatives Association (Isda) a déclaré vendredi que la Grèce avait déclenché un événement de crédit en activant une mesure législative obligeant tous les créanciers privés à passer des pertes, le dossier grec cesse, pour l'instant, d'inquiéter. L'annonce de l'Isda était intervenue après la confirmation que la Grèce avait réussi à éviter un défaut imminent, à la faveur de plus importante restructuration de dette souveraine jamais organisée.

La catastrophe grecque est évitée mais l'inquiétude demeure

"Les inquiétudes au sujet de la Grèce ne vont pas disparaître d'un coup, mais le scénario catastrophe a été évité (...)", a noté Leo Grohowski, chargé des investissements chez BNY Mellon Wealth Management. Natalie Trunow, qui occupe le même poste chez Calvert Investment Management, estime qu'il pourrait y avoir un mouvement de repli des actions américaines sur le court terme, tout en ajoutant que cette éventuelle baisse ne sera pas drastique. "Il y a tellement d'argent dans les portefeuilles institutionnels et individuels (...) à long terme, l'évolution est à la hausse", a-t-elle dit.

D'un point de vue technique, les indices évoluent à un niveau proche de seuils de résistance. Leur franchissement ou non pourrait être déterminant dans l'orientation du marché la semaine prochaine, a souligné Chris Burba (Standard & Poor's). Les déclarations de la Réserve fédérale à l'issue de sa décision sur les taux d'intérêt mardi (à 18h15 GMT) seront également très suivies, la moindre indication sur les intentions de la Fed concernant d'éventuelles nouvelles mesures de soutien à l'économie étant susceptibles de donner un coup de pouce à Wall Street.

Malgré les améliorations observées sur le marché du travail, une majorité de "primary dealers", ces intermédiaires qui traitent directement avec la Fed, pensent que la banque centrale américaine finira par lancer cette année un nouveau programme d'assouplissement quantitatif, selon une enquête Reuters. Par rapport à une précédente enquête de ce type, la taille de ce "QE3" a toutefois été estimée à la baisse, à 525 milliards de dollars, contre 600 milliards anticipés le mois dernier. Avec un cours de baril de brut américain qui s'est installé au-dessus des 100 dollars, les données en matière de prix à la production et à la consommation, respectivement programmées mardi et vendredi, seront très suivies.

Parmi d'autres indicateurs prévus la semaine prochaine, figurent les ventes au détail (mardi ou encore l'indice de confiance des consommateurs mesuré par l'indice Reuters/Université de Michigan jeudi).

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