Le FSI est-il le chevalier blanc financier de l'Etat ?

Le FSI pourrait participer au rachat d'ASN, la filiale de câbles optiques sous-marins d'Alcatel-Lucent qui s'efforce de redresser sa situation financière et de réduire son endettement, a révélé jeudi 'L'Agefi'. Selon le site économique, l'équipementier télécoms pourrait récupérer entre 600 et 700 millions d'euros de cette opération. Mais un autre chantier attend le FSI et non des moindres : sauver Gascogne, le principal acteur de la filière bois en France, créé en 1925 au cœur de la forêt landaise, en grandes difficultés financières. Mais le FSI, c'est quoi au juste ?
Fin novembre, le FSI a pris 25 % de Paprec, le leader français du recyclage. Le groupe soutient le navigateur Jean-Pierre Dick, actuel troisième du Vendée Globe sur Virbac-Paprec 3.

Ces trois lettres cachent un grand acteur de l'économie française. Le FSI est tout simplement l'acronyme désignant le Fonds stratégique d'investissement, créé par l'État français en 2008. Il est aussi considéré comme le bras financier de l'Etat car il est destiné à aider les entreprises françaises qui ont besoin de trouver des investisseurs stables pour financer leurs projets de développement.
Depuis quelques mois, le fonds souverain français est à la man?uvre. Cet été, il a racheté avec Alstom Translohr, de production de tramways sur pneus du groupe Lohr pour 35 millions d'euros. Dans le cadre de ce projet, le FSI et Alstom mettront la main au portemonnaie pour financer l'activité de Translohr mais surtout pour assurer la pérennité de cette activité en Alsace, de maintenir les emplois, d'exécuter les projets de transports publics en cours et de développer la technologie de l'entité rachetée. Cette opération a été suivie quelques jours plus tard d'une participation dans le tour de table de Sequana, à l'occasion d'une augmentation de capital de 150 millions d'euros. Le spécialiste de la fabrication et de la distribution de papiers techniques est très endetté, avec une dette nette qui s'élevait à 609 millions d'euros à la fin 2011 pour des fonds propres de 669 millions d'euros. Alors, cette levée de fonds vise à réduire son endett ement pour 70 millions d'euros et le reste sera alloué à l'accélération du plan de transformation du groupe. Soutenir le développement de sociétés françaises en mutation industrielle, tel est l' « ADN » du Fonds stratégique d'investissement. Alors l'arrivée du bras financier de l'État dans le tour de table de Sequana devrait rassurer quelque peu les investisseurs, qui ont perdu confiance dans le dossier.

Les entreprises tricolores, PME en tête, peinent à récolter des fonds pour assurer leur financement

Fin novembre, le FSI a pris 25 % de Paprec, le leader français du recyclage. Le fonds va mettre au pot quelque 100 millions d'euros à l'entreprise, une somme qui pourrait être portée à 150 millions en 2013. Le groupe veut atteindre 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires d'ici trois à cinq ans. Ce qui nécessite de construire ou d'acheter des usines qui s'ajouteront aux 59 déjà ouvertes en France et en Suisse. D'où la nécessité de trouver de nouveaux fonds. D'autant que les trois principaux partenaires financiers qui accompagnaient Paprec souhaitaient, eux, se retirer. Quelques semaines plus tard, le bras financier de l'Etat est venu à la rescousse de Vergnet, en injectant 4,6 millions d'euros, tout en portant sa part à 38% dans le capital du groupe. L'Etat s'est donc engagé à sortir de l'eau le petit fabricant français d'éoliennes, en grande difficulté.

Le FSI n'intervient pas seulement lors des augmentations de capital, de rachats ou de prises de participation des sociétés exsangues. L'investisseur public place également ses billes lors des introductions en Bourse comme ce fut le cas pour l'entrée de DBV Technologies. Le Fonds a investi 15 millions d'euros dans la « biotech » afin de lui donner les moyens de financer son développement sur le marché du traitement des allergies alimentaires (arachide et lait).

Au vu des multiples récentes interventions du FSI, le fonds n'a pas volé son statut de bras financier de l'Etat français. A l'heure où les entreprises tricolores, PME en tête, peinent à récolter des fonds pour assurer leur financement, le fonds souverain français vient en renfort pour leur apporter de l'argent frais tout en l'accompagnant dans leur projet de développement...
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