Enedis sort le chéquier. Le gestionnaire du réseau d'électricité en France va débloquer trois milliards d'euros sur les 25 prochaines années. Cette enveloppe servira à « adapter et moderniser le réseau d'électricité parisien » et à « le rendre encore plus résilient au changement climatique », a expliqué Marianne Laigneau, la présidente du directoire d'Enedis. Cette annonce a été faite lors de la signature au Pavillon de l'Arsenal du nouveau contrat de concession de distribution et fourniture d'électricité de la capitale pour la période 2025-2050.
Pour Enedis, il s'agit notamment de « raccorder au réseau d'électricité tous ces nouveaux usages » liés à la transition écologique, a indiqué la patronne. Le contrat précédent, un traité de concession avec EDF datant de 1955, avait été signé initialement pour 55 ans, puis prolongé jusqu'à fin 2024.
Le communiqué signé par Enedis, EDF et la mairie de Paris stipule que le gestionnaire « travaillera notamment à raccorder la croissance des installations d'énergies renouvelables sur la capitale, et les nouvelles mobilités électriques qu'elles soient fluviales, ferrées ou automobiles ». Sur ces transports moins polluants, Enedis veillera « en particulier » au bon équipement des parkings parisiens en infrastructures dédiées aux véhicules électriques, précisent les trois partenaires.
Des actions en faveur de la transition écologique
Paris compte 10.000 km de réseaux d'électricité, 1,6 million de clients et 36 postes source, a indiqué Marianne Laigneau, qui, été reconduite en janvier 2023 à la tête de l'énergéticien pour une durée de cinq ans.
Les investissements, qui démarreront par un premier programme avec une moyenne de 37 millions d'euros annuels sur la fin de l'actuelle décennie, doivent aussi permettre de « réduire la sensibilité du réseau électrique » aux deux « aléas » qui se multiplient « sous l'effet du changement climatique » : les épisodes caniculaires et les précipitations plus intenses.
Enedis s'engage par ailleurs, dans une convention annexée au contrat, à participer à hauteur de trois millions d'euros par an à des actions en faveur de la transition écologique portées par la mairie.
130 millions d'euros d'indemnités, la facture de la tempête Ciaran
Au-delà du cas parisien, Enedis a été fortement sollicité fin 2023 en raison des tempêtes automnales, dont Ciaran qui a balayé la Bretagne les 1er et 2 novembre. Le gestionnaire a annoncé fin janvier qu'il versera un total de 130 millions d'euros d'indemnités, un montant record, aux clients les plus touchés par les coupures de courant causées par la tempête.
« C'est la première fois que des indemnisations de cette ampleur-là seront versées », a déclaré Hervé Champenois, le directeur technique d'Enedis, cité dans Les Échos.
Un tel mécanisme d'indemnisation de clients privés d'électricité durablement est déjà imposé au distributeur Enedis depuis 2017. Il est toutefois plafonné à 480 euros pour un abonnement de 6 kVA (kilovoltampères, mesurant la puissance électrique que peut supporter le compteur) et 720 euros pour un abonnement de 9 kVA.
La réglementation actuelle prévoit en effet que si des particuliers « restent sans électricité au-delà de 5 heures, ils bénéficient systématiquement du versement d'une somme forfaitaire de 2 euros HT par kVA de puissance souscrite par tranche de 5 heures consécutives de coupure d'électricité, dans une limite de 8 jours et 8 heures au maximum », a expliqué le gestionnaire.
« Le client n'a aucune démarche à réaliser puisque cette procédure est automatique. Enedis verse la somme en question au fournisseur d'électricité qui la reporte sur la facture d'énergie du client », a-t-il ajouté.
En plus des indemnités, Enedis indique avoir mobilisé 70 millions d'euros pour rétablir le courant aux clients coupés en Bretagne, remettre en état les lignes électriques et envoyer du matériel et ses agents dans les zones sinistrées.
(Avec AFP)
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