Russie : Vladimir Poutine agacé de la politique des groupes pétroliers russes qui fait grimper les prix à la pompe

Le président russe Vladimir Poutine a exhorté son gouvernement à agir « plus rapidement » avec les compagnies pétrolières pour contenir la hausse des prix à la pompe. La situation affecte de nombreuses régions du pays et entraîne même des pénuries, en pleine saison des récoltes céréalières. Une augmentation qui alimente en plus l'inflation, qui continue de grignoter le pouvoir d'achat des Russes. Mais le gouvernement affirme néanmoins qu'il n'y a pas d'« explosion sociale ».
L'augmentation des prix à la pompe fait craindre aux Russes une perte de leur pouvoir d'achat, déjà entamé par l'effet des sanctions des pays occidentaux.
L'augmentation des prix à la pompe fait craindre aux Russes une perte de leur pouvoir d'achat, déjà entamé par l'effet des sanctions des pays occidentaux. (Crédits : TASS)

Comme de nombreux pays, la Russie est confrontée à une forte inflation. Elle s'est affichée à 5,2% sur un an en août, en hausse par rapport à juillet (+4,3%). Un plus haut depuis six mois, soutenu par la hausse des prix des carburants qui ont atteint des prix record. « Des mesures ont été prises, mais les prix augmentent », a déploré mercredi 27 septembre le président russe lors d'une réunion gouvernementale retransmise à la télévision. Avant d'ajouter : « Le consommateur ne s'intéresse pas à ce qui se passe dans d'autres secteurs de l'économie. Il a besoin de résultats ».

Vladimir Poutine a directement pointé du doigt les grands groupes pétroliers nationaux. « Les prix augmentent, les entreprises veulent maximiser leurs profits en exportant. Tout est clair. Je vous demande de réagir plus rapidement aux événements qui se déroulent », a-t-il réclamé à son gouvernement.

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Le gouvernement sous pression

Face à lui par écrans interposés, le ministre chargé de l'Énergie, Alexandre Novak, a tenté de défendre son bilan. La semaine dernière, pour contrer l'envolée des prix, le gouvernement avait introduit des restrictions « temporaires » aux exportations concernant l'essence et le gazole, sur fond de pénuries dans certaines régions. Le prix de l'essence en Russie avait atteint un niveau record quelques jours plus tôt, tiré par une combinaison de l'affaiblissement du rouble, de la hausse des prix mondiaux du pétrole et des travaux de réparation dans les raffineries de pétrole limitant les approvisionnements.

« La situation des prix sur le marché intérieur se stabilise », a assuré mercredi le ministre russe de l'Énergie, allant à l'encontre des propos de Vladimir Poutine. Il a par ailleurs annoncé de nouvelles mesures « prochainement ».

En réalité, la Russie a déjà réduit de 30% sur les 20 premiers jours du mois de septembre les exportations de ces produits raffinés comparé à la même période de 2022, sans réussir à faire baisser les prix.

Pas d'« explosion sociale »

L'augmentation des prix à la pompe fait craindre aux Russes une perte de leur pouvoir d'achat, déjà entamé par l'effet des sanctions des pays occidentaux instaurées depuis le début de la guerre en Ukraine. Elle survient aussi alors que la Banque centrale russe a dit s'attendre mi-septembre à un ralentissement de la croissance dans le pays au deuxième semestre. L'institution avait d'ailleurs relevé son taux directeur - de 12% à 13% - pour la troisième fois d'affilée en moins de deux mois pour contrer l'inflation et l'affaiblissement du rouble.

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Malgré ce contexte, le Kremlin se veut rassurant. « Il n'y a pas d'explosion sociale. Rien », avait déclaré en fin de semaine dernière le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, répondant à une question de l'AFP, dont il a jugé les termes « disproportionnés ». Selon lui, les restrictions aux exportations sont une mesure « nécessaire » pour « réguler le marché dans le contexte des récoltes ». En effet, des agriculteurs russes n'ont pas pu faire leurs récoltes ces dernières semaines en raison des pénuries de carburant nécessaire pour leurs engins, selon la presse locale. Les restrictions seront en place en Russie « aussi longtemps que nécessaire », a précisé le porte-parole.

Vladimir Poutine continue, lui, d'affirmer que les multiples sanctions qui frappent la Russie depuis son assaut contre l'Ukraine ont échoué à mettre à mal durablement l'économie russe.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 28/09/2023 à 15:40
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On est en avance sur eux ,puisqu'on a eu les GJ vite calmés par les confinements successifs du au méchant virus puis les émeutes récemment.

à écrit le 28/09/2023 à 11:29
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Pas d'explosion sociale. Le fait de l'évoquer sous entend que socialement ça va pas fort dans la Russie de Poutine. Mais ils ne sont pas à un mensonge près 😏

à écrit le 28/09/2023 à 10:56
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euh oui, en russie, pas d'explosion sociale ni de parti ' les fachos insoumis' peu cooperatif; la moindre velleite, et zou, c'est parti pour des vacances sociales en siberie

à écrit le 28/09/2023 à 10:47
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Heureusement qu'il y a Poutine pour penser aux consommateurs, car si on devait compter sur Le Maire, Carrefour, Leclerc et consorts...

le 28/09/2023 à 11:11
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Je vous propose d'aller vivre là-bas. c'est jolie et originale les aurores boréales à travers les fils barbelés.

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