Football : à l’OM, le complexe du neuf

Sous l’ère McCourt, les attaquants se succèdent. Beaucoup d’échecs, une réussite et désormais les deux visages d’Aubameyang.
Solen Cherrier
Vitinha et Pierre-Emerick Aubameyang à Marseille, le 17 septembre.
Vitinha et Pierre-Emerick Aubameyang à Marseille, le 17 septembre. (Crédits : © FRÉDÉRIC PORCU/PRESSE SPORTS)

Des sifflets puissants à la présentation des équipes, des acclamations nourries à sa sortie. Jeudi contre l'Ajax Amsterdam en Ligue Europa (4-3), Pierre-Emerick Aubameyang a expérimenté la vie sur un fil d'attaquant phare de l'Olympique de Marseille. Son triplé - deux penalties et un retourné - a fait oublier le temps d'une soirée les ratés du début de l'histoire. Le temps d'une soirée seulement, car l'OM reçoit Rennes aujourd'hui puis Lyon mercredi (match de la 10e journée reporté en raison de l'attaque du bus de l'OL aux abords du Vélodrome), et l'ancien Stéphanois, passé depuis par Dortmund, Arsenal, Barcelone et Chelsea, n'a ni le temps ni la matière pour vivre sur cette rente.

S'il a inscrit sept buts sur la scène continentale, ce qui n'a pas empêché Marseille d'être éjecté de la Ligue des champions avant la phase de poules, son compteur bloque à une unité en 837 minutes de Ligue 1. Une bipolarité que l'on retrouve dans le bilan offensif de l'OM, au-delà de son propre cas : plus de buts inscrits en cinq journées de Ligue Europa (14) qu'en douze de championnat de France (13), où le club végète plus près des barrages que du premier strapontin européen.

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De Mitroglou à Vitinha

Arrivé libre cet été avec l'étiquette de star du mercato et la rémunération qui correspond, Aubameyang, 34 ans, a jusqu'ici remis au goût du jour la malédiction du « grantatakan » qui colle à l'ère Frank McCourt. Depuis 2017, date du premier mercato financé par l'homme d'affaires américain, l'OM n'a jamais réussi à installer un numéro 9 dans la durée. Du fiasco Kostas Mitroglou au passage inachevé d'Arkadiusz Milik en passant par la météorite Mario Balotelli ou les paris ratés Valère Germain et Darío Benedetto. Le Gabonais souffre, lui, la comparaison avec son prédécesseur, Alexis Sánchez, perçu comme l'élu après des années de quête stérile. Pour ses prestations et son aura, même si le vide d'avant a aussi pesé sur les regards enamourés.

Cela faisait longtemps que l'OM n'avait pas eu un joueur de cette trempe, « d'un autre niveau », « juste derrière les aliens Messi, Ronaldo, Mbappé ou Haaland », décrétait l'entraîneur d'alors, Igor Tudor. Mais il est retourné d'où il est venu au bout d'un an - l'Inter Milan. À l'origine de ce bon coup, le président Pablo Longoria a justifié la non-prolongation par le fait que les caractéristiques du Chilien ne collaient pas au virage tactique pris par le club et incarné par le nouvel entraîneur, Marcelino. Sauf que l'Espagnol a démissionné au bout de trois mois, remplacé par Gennaro Gattuso. Sur RMC Sport, Longoria a depuis précisé que « la dernière proposition [faite] à Sánchez était supérieure au salaire d'Aubameyang, même en incluant la prime de signature ».

Une issue heureuse, au fond, puisque la DNCG a décidé cette semaine d'encadrer la masse salariale de l'OM... Histoire d'argent ? de complémentarité ? S'il fallait trouver du sens à ce choix, il tiendrait dans ce que montre le Chilien depuis qu'il a fait ses valises : pas grand-chose. Soit à peu près autant que Vitinha, qui a bien du mal à justifier son statut de recrue la plus onéreuse de l'histoire de l'OM (32 millions d'euros). Débarqué l'hiver dernier en provenance de Braga avec des états de service prometteurs, l'attaquant portugais de 23 ans incarne d'une autre manière la complexité du métier.

EURO 2024

LES BLEUS RETROUVENT LES PAYS-BAS

L'équipe de France, placée dans le groupe D, a hérité de l'Autriche (premier match le 17 juin à Düsseldorf), des Pays-Bas qu'elle a battus deux fois en qualifications et d'un barragiste (Galles, Finlande, Pologne ou Estonie) lors du tirage au sort de l'Euro 2024 effectué hier à Hambourg (Allemagne). L'Euro, que les Bleus n'ont plus gagné depuis 2000, se déroulera du 14 juin au 14 juillet dans dix villes allemandes. Comme en 2020, l'UEFA redistribuera en tout 331 millions d'euros aux 24 nations participantes.

Solen Cherrier

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