Présidé par la cheffe française Nathalie Stutzmann, le jury de La Maestra, seul concours international de cheffes d'orchestre, a retenu pour cette troisième édition 14 candidates sur pas moins de 197 cheffes inscrites. Du 14 au 17 mars, ces finalistes seront départagées en pleine lumière à la Philharmonie de Paris autour de leur interprétation de plusieurs œuvres imposées dont la Symphonie n°4 de Brahms, les Nocturnes de Debussy et Fil, récemment composé pour le concours par Manon Lepauvre. « Une œuvre très d'avant-garde avec des pots de fleurs aux percussions », prévient Claire Gibault, initiatrice en 2020 de La Maestra. Olha Dondyk, la benjamine du concours, 19 ans, est ukrainienne, et Liubov Nosova, 30 ans, vient de Russie ; deux exilées parmi d'autres...
« Tant qu'il faudra réparer des injustices »
Le concours confrontera aussi l'Iranienne Yalda Zalmani, 38 ans, l'Israélienne Bar Avni, 34 ans, et d'autres talents repérés à Hong Kong, en Corée, en Pologne, aux États-Unis, en Colombie et en Allemagne. Aux critiques qui pointent la discrimination positive assumée du concours, Claire Gibault oppose un sourire rêveur et une pointe de malice : « Le concours sera réservé aux femmes tant qu'il faudra réparer des injustices, alors peut-être deviendra-t-il mixte un jour ? En attendant, le pourcentage de femmes à la direction d'orchestre est d'à peine 10 % en France, et il me paraît fondamental de mener cette action de concert avec des hommes. » À ce titre, elle glisse avoir adoré la fable du film Tár, avec Cate Blanchett dans le rôle ébouriffant d'une cheffe abusive. « Qu'on mette des femmes à cet endroit, celui du harcèlement et du pouvoir, c'était très osé et pas dénué d'intérêt de dire que, non, on n'est pas que des anges. »
La Maestra, à suivre du 14 au 17 mars à la Philharmonie et en direct sur Arte Concert. lamaestra-paris.com
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