LA SEMAINE DE PHILIPPE VANDEL : Méfions-nous des apparences

CHRONIQUE - Des tatoués détatoués, un ex-ministre qui reprend ses études et des TGV qui changent de nom... une fin de semaine en beauté.
Philippe Vandel.
Philippe Vandel. (Crédits : DR)

💪 Et moi qui pensais que le tatouage était à la mode !

☠️ Ce titre de M, le magazine du Monde: « Le tatouage lève l'encre ». La mode est désormais au détatouage. Année après année viennent les regrets. La grosse tête de mort sur l'avant-bras fait mauvais genre dans la banque. Le prénom de l'être aimé pour la vie peut changer. Cette pratique représente une manne pour les cliniques spécialisées. « 23 % des personnes tatouées dans le monde entreprennent de se faire détatouer. Cela représente 10 millions de personnes en Europe, où ce marché colossal pèse 1,2 milliard d'euros. »

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 ☣️ L'hebdo raconte le cas d'une avocate qui vivait avec un imposant tatouage tribal. Elle voulait fêter sa majorité. Il lui avait coûté 300 euros à l'époque. À la quarantaine, il lui faut débourser 1 800 euros de séances laser pour le faire disparaître.

🏥 Pour ce reportage, le magazine s'est fait ouvrir les portes de la très chic clinique des Champs-Élysées. Pas de bol, tout le monde en parle cette semaine. Pourquoi « pas de bol » ? Parce que c'est là que l'ancien ministre de la Santé Olivier Véran a décidé de retourner travailler. Dans le civil, il est médecin neurologue. Mais il abandonne sa spécialité. Dans Les Grandes Gueules (RMC), le médecin généraliste Jérôme Marty s'emporte : « Il part vers la médecine esthétique pour se former dans un établissement qui fait de l'amplification du point G - 700 à 1 600 euros -, de l'épaississement du pénis - 2 800 à 4 600 euros. » Barbara Lefebvre en remet une couche : « Il nous fait croire qu'il va aider les gens à se réparer; il va surtout se faire du pognon avec les augmentations mammaires. »

🔞 Pour éteindre la polémique, Véran s'est expliqué vendredi dans Le Parisien « Je ne toucherai ni à des pénis ni à des fessiers, et je serai très loin des prothèses mammaires. » Les syndicats de médecins ne décolèrent pas. Le ministre Véran était chargé, notamment, de lutter contre les déserts médicaux, qu'il promettait d'abolir en cinq ans.

🚑 Lundi, L'Humanité faisait sa une avec le dernier généraliste à exercer dans le quartier populaire du Val Druel, à Dieppe, emblématique désert médical. Il a été sanctionné par la CPAM pour avoir prescrit trop d'arrêts maladie. Aurait-il été dénoncé ? Par des agents de la Sécu ? Par des logiciels comptables ? Il contre-attaque. L'Huma titre : « Un lanceur d'alerte contre la traque des médecins ». Résumons : il traque les traqueurs. Il a 70 ans, il pourrait prendre sa retraite, mais il travaille encore, et signe des arrêts de travail.

🩺 Pendant ce temps, que fait Olivier Véran ? Il étudie. Le Parisien « La "médecine esthétique" [...] n'est pas une spécialité médicale reconnue en tant que telle. L'ancien ministre est en train de passer des diplômes à la faculté de santé de Créteil. »

🇫🇷 Ces deux phrases m'ont laissé perplexe. Cette obsession française des diplômes...

🕺 Dernière illustration : un diplôme d'État sera bientôt nécessaire pour enseigner la danse de rue. Alors que justement la danse de rue est née dans les ghettos de New York à l'opposé de l'académisme, sans autre diplôme que la ferveur des apprentis rappeurs. Pas de normes, pas de figures imposées, pas de hiérarchie, pas d'horaires, pas de salle de danse. La street, quoi. Qu'à cela ne tienne ! Nos députés ont adopté la semaine dernière un texte visant à « professionnaliser l'enseignement de la danse [hip-hop] ». Le Sénat devrait suivre.

💶 France 3 explique que, pour beaucoup de profs de danse, imposer un bac+3 payant à leur enseignement aura pour effet d'exclure certaines classes sociales, « notamment [des personnes] qui ont contribué au rayonnement de cette culture ». On annonce des sanctions lourdes pour les établissements, mais aussi pour les enseignants sans diplôme d'État : 15 000 euros d'amende ! On voit par là que la France devient un pays cul par-dessus tête. Oui, je sais, c'est le principe de la danse de rue.

🚍 Au micro de Sud Radio, Sandrine Rousseau a voulu réinventer la ville à la campagne. La députée EELV : « Il nous faut inventer le transport en commun des zones peu denses, aujourd'hui il n'est pas rentable. » Finement observé. Mais pour que les transports soient « en commun », il faut des zones denses. S'il n'y a qu'un passager dans le bus, pourquoi un bus ? J'en étais là, de plus en plus perplexe, quand j'ai découvert cette innovation de la SNCF: les Ouigo lents...

🚂 Non, ce n'est pas un sketch de Chevallier et Laspalès. Depuis jeudi, on peut acheter des billets Paris-Rennes (de 10 à 49 euros) pour des trajets qui dureront entre 4h55 et 5h39 ; alors que c'est deux heures en Ouigo pas lent (premier prix à 16 euros).

🚅 On se demandait pourquoi ils avaient débaptisé les TGV alors que ce nom fait l'unanimité. Maintenant on sait. Pour pouvoir les ralentir. TGV signifie « train à grande vitesse ». Impossible de « vendre » des TGV lents. Alors qu'on peut tout se permettre avec l'appellation Ouigo (ce calembour bilingue à deux balles façon Wanadoo). Bref, c'est le tarif d'aujourd'hui, avec la lenteur d'hier.

Je vous épargne le « cerveau lent ».

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