LA SEMAINE DE PHILIPPE VANDEL : on est les champions !

CHRONIQUE - L'enseignante était presque bien présentée, le nom du Prix Nobel de physique presque bien orthographié et les rues de Paris presque bien éclairées.
(Crédits : DR)

😳 J'étais pas prêt. Yves Calvi non plus.

👮‍♂️ À Nîmes ce mercredi après-midi, des coups de feu ont retenti près d'un établissement scolaire. La police a instauré un périmètre de sécurité dans le cadre de violences avec armes. La zone est placée sous très haute surveillance policière.

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📺 Sur BFMTV, le journaliste interroge en duplex une enseignante sur place. Il est bientôt 19 heures. Le ton est grave : « Bonsoir Pascale Thoirey-Bouyahmed, merci de nous rejoindre. Vous êtes enseignante au lycée Condorcet de Nîmes. Par ailleurs membre du syndicat SNUipp-FSU du Gard. On va revenir sur les différents épisodes qui ont conduit à cette situation insoutenable pour vous et pour vos confrères et consœurs. Rappelons que, le 8 février dernier, les enseignants de l'école élémentaire Jean-Zay dans ce quartier du Chemin-Bas ont exercé leur droit de retrait à la suite d'échanges de tirs aux abords de l'école et d'une crèche. On est bien d'accord, on a résumé la situation ? »

👩‍💻 L'enseignante réplique avec méthode. Point par point, sévère mais juste : « Absolument pas. Tout est quasi faux depuis le début ! Je ne travaille pas dans un lycée, je travaille au collège Condorcet dans le quartier Pissevin, là où des fusillades ont eu lieu au mois d'août. Je suis représentante FSU-SNUipp, syndicat du premier degré. Et, ensuite, ce n'est pas l'école Jean-Zay, mais l'école Georges-Bruguier. Mais on y était presque ! Et en fait, pour finir, les collègues ne refusent pas d'aller travailler, c'est juste qu'ils ne peuvent pas y aller. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer la situation dans laquelle ils sont. Le jeudi 8 février ? Ça, c'était la chose juste. Donc, sur une note de 5, je vous donne 1 sur 5, c'est pas mal. » Elle termine sur un sourire. Yves Calvi fait amende honorable.

🎞️ Pas facile de trouver l'info juste. On pense au slogan de sa concurrente Franceinfo : « Pas juste l'info, l'info juste » ; décalque inversé de la célèbre formule de Jean-Luc Godard : « Ce n'est pas une image juste, c'est juste une image. »

☢️ Ce titre de France 3 : « Insolite. "Pierre Curry" au lieu de Pierre Curie : deux plaques de rue mal orthographiées installées à Carcassonne. » Voici donc le codécouvreur du radium, Prix Nobel de physique, transformé en épice indienne. C'était bien la peine que Pierre Curie se décarcasse. Insolite, vraiment ? J'aurais plutôt dit « approximatif », voire « irrespectueux ». Aux dernières nouvelles, la plaque sera changée prochainement. On suivra.

🍹 Ma passion, les feuilletons d'actualité. Cette semaine, mention spéciale au génie qui a perdu sa sacoche. Premier épisode : lundi soir.

🚃 Un ingénieur de la mairie de Paris prend un train de banlieue pour Creil. Il place sa serviette dans le rack au-dessus du siège. Selon les premiers récits, alors que le train tardait à partir, il constate soudain la disparition du sac. Ce dernier contenait son ordinateur professionnel et deux clés USB renfermant des données sur la circulation - routière et fluviale -, dont une partie des plans de sécurisation des JO de Paris 2024 par la police municipale.

💼 Résumons. Le TER à l'heure de pointe. Des clés USB avec des données sensibles, pas dans la poche, mais dans un sac laissé sans surveillance dans un porte-bagages. On a retrouvé la 7e compagnie !

💾 Jeudi, Europe 1 donne une info supplémentaire : l'ingénieur en question n'est pas n'importe qui : il est le référent cyber-criminalité de la voirie à la mairie de Paris. Entre-temps, il a porté plainte à la police, puis avoué avoir menti.

🌑 Voilà pour la journée. La nuit ? Eh bien, il faisait nuit dans la Ville Lumière. Étrangement. Une grande partie de l'éclairage public de la capitale a été coupée durant plusieurs heures à partir de minuit pile, ce qui a plongé les rues dans l'obscurité, à l'exception de quelques vitrines de commerce, restées allumées. Ce n'était donc pas une panne de courant. Le lendemain, Le Parisien donne l'explication : « Un défaut de programmation » lié à l'existence du 29 février cette année. Il a fallu ensuite « rallumer l'éclairage manuellement ».

🗓️ Le programme informatique n'avait pas intégré que, tous les quatre ans, le mois de février compte 29 jours. Ses concepteurs non plus. (Pour info, ils avaient le temps de se préparer : c'est Jules César qui a instauré les années bissextiles.) La presse et les humoristes se déchaînent : « Après les clés USB volées, Paris est prêt pour les JO ! » Ou encore : « Il reste quatre ans pour éviter le prochain bug. »

💡 Je vous rassure : dès le lendemain, l'éclairage public était rétabli. Je suis formel. Jeudi 29 à l'heure du déjeuner, j'ai vu les lampadaires allumés en plein jour ! Et de nombreuses photos l'attestent sur les réseaux sociaux. On l'a compris : les experts qui ont tout laissé s'éteindre ont préféré tout rallumer pour ne pas se faire engueuler. Autrement dit : ils ont réparé une erreur par une connerie.

🛶 N'oublions jamais que ce sont des professionnels qui ont conçu le Titanic, et des amateurs l'arche de Noé.

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