Nos adresses pour buller au festival de BD d'Angoulême

La capitale du 9e art s’apprête à accueillir le Festival international de la BD. De ses fresques modernes à ses ruelles médiévales, balade dans la cité perchée.
« Le Monde de René Goscinny » (2020), de Moon et Catel, rue Jules-Michelet à Angoulême.
« Le Monde de René Goscinny » (2020), de Moon et Catel, rue Jules-Michelet à Angoulême. (Crédits : Office du Tourisme d'Angoulême)

Des bulles ont envahi Angoulême. C'est ainsi que sont surnommés les chapiteaux sous lesquels les auteurs dédicaceront leurs ouvrages en fin de semaine prochaine, pour le Festival international de la bande dessinée. D'autres bulles captent le regard à chaque coin de rue : leurs noms sont indiqués sur des plaques en forme de phylactère, le mot savant pour désigner cet élément graphique dans lequel sont écrites les paroles des personnages. Les images se livrent également à ciel ouvert. Une vingtaine de fresques murales parsèment les ruelles médiévales du plateau, perché sur un promontoire, ainsi que celles de la ville basse. Sur les façades des belles maisons hautes en pierre blonde, Black et Mortimer se parlent d'une fenêtre à l'autre. Une belle héroïne rêve, le regard tourné vers le lointain, dans un décor bleuté. Les héros d'Uderzo - Astérix, Oumpah-Pah, Tanguy et Laverdure... - jaillissent telles des fusées autour de leur créateur assis à sa table de dessin.

La fresque la plus récente illustre l'entrée d'Angoulême dans le réseau « ville créative » de l'Unesco en 2019, dans la catégorie littérature. Ce titre rend hommage à la tradition littéraire de la capitale de la BD, centre de fabrication de papier depuis le Moyen Âge, dans les moulins à eau installés sur les bords de la Charente. Quelle sera la prochaine œuvre urbaine ? Un hommage à Michel Vaillant. Le retour de ce pilote dans un album en 2025 permet de faire référence au Circuit des Remparts, une course qui se déroule tous les ans en septembre depuis 1939 et dans laquelle Fangio et Jean-Louis Trintignant mordirent le bitume au volant de leurs bolides. « Nous veillons à l'intégration de nos murs peints dans la ville, pas comme à Bruxelles, devenu un "BD-land" où, deux fois plus nombreux, ils surgissent n'importe où, sans cohérence », compare Gérard Desaphy, conseiller municipal chargé du label « ville créative ».

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Cases grandeur nature

L'ami Corto, le marin aventurier d'Hugo Pratt, se tient, lui, debout sur une passerelle enjambant le fleuve, statue longiligne face au large, plein ouest. De l'autre côté de la rive, la Cité de la bande dessinée, plus grand musée de cette discipline en Europe, a pris place dans d'anciens chais de cognac. Elle retrace l'histoire des séquences narratives depuis un rouleau chinois de l'époque Ming (1368-1644) jusqu'au webtoon, la BD en ligne. L'une des expositions du moment est consacrée à François Bourgeon, le créateur des Passagers du vent, qui a fait don de dessins, de planches et de maquettes. « Il était le grand oublié d'Angoulême », pointe Jean-Philippe Martin, conseiller scientifique.

Dans le genre de la BD historique, on contemple le récit qui se déroule grandeur nature sur la façade romane de la cathédrale du XIIe siècle. Comme dans les cases d'un album, ses personnages semblent en mouvement, le talon levé, prêts à s'élancer, la tunique gonflée par le vent. À l'intérieur, la salle du trésor a été magnifiquement mise en scène par l'artiste Jean-Michel Othoniel, en 2016, avec un vitrail bleu monumental et un reliquaire baroque pour le fémur d'un martyr local, saint Pierre Aumaître, prêtre décapité en Corée en 1866.

Une autre page du passé sera racontée en images chaque soir durant le festival sur la place de l'Hôtel-de-Ville, aménagé dans les ruines du château fort des Valois. Marguerite d'Angoulême, sœur de François Ier, y naquit en 1492. Ce mapping célèbre la « découverte » il y a cinq cents ans de New York par Giovanni da Verrazzano, en 1524, qui baptisa cette terre Nouvelle-Angoulême en hommage à ce roi qui l'avait missionné, né sous le nom de François d'Angoulême.

Aujourd'hui, ce sont les Américains qui font le chemin en sens inverse. Le réalisateur Wes Anderson a posé ses caméras entre ses remparts durant plusieurs mois en 2019 pour tourner The French Dispatch. Si vous avez vu le film, flânez donc rue de Beaulieu et repérez la demeure où se déroule une partie de l'intrigue. Le 7e art a aussi son festival, tous les ans fin août, lancé par Dominique Besnehard, désormais Angoumoisin. Pour boucler le scénario, le campus de quinze écoles liées à l'image a donné vie à tout un microcosme créatif. Il fait décidément bon buller sur les bords de la Charente...

CARNET D'ADRESSES

FICHTRE DIANTRE


Cette petite boutique expose plus de 120 illustrateurs locaux et vend à petit prix des autocollants, badges et cartes qui donnent le sourire. Le succès du moment :
des petites boîtes de canevas à 30 euros, fils inclus.
17, rue Massillon, Angoulême.
Tél. : 09 51 38 26 55.

ATELIER LES MAINS SALES

Chacun peut y créer sa sérigraphie d'art, les doigts plein d'encre... Durant le festival, Nicolas et Thomas animent des ateliers d'initiation décomplexée grâce des motifs à base de Lego.

152, rue de Bordeaux, Angoulême.

Tél. : 05 16 09 35 39.

CHOCOLATERIE DUCEAU

Après Astérix ou la fusée de Tintin, quelle figurine en chocolat trônera dans la vitrine ?
La spécialité : une marguerite en chocolat, en hommage à Marguerite de Navarre.
Place de l'Hôtel-de-Ville, Angoulême.
Tél. : 05 45 95 06 42.

LES HALLES

On y brunche le dimanche jusqu'à 15 heures. À déguster sur place : des huîtres d'Oléron,du boudin antillais, des produits italiens...
Place des Halles, Angoulême.


LE COMPTOIR DE BRICE

Les acteurs qui viennent au Festival du film francophone d'Angoulême ont leurs habitudes dans ce « bistrorant », ainsi que le définit le chef, Brice. Des photos le montrent en compagnie de stars françaises comme américaines telles que Sophie Marceau ou Bill Murray. Plat à 19 euros servi dans une atmosphère chaleureuse.
50, rue de Genève, Angoulême.
Tél. : 06 61 82 91 61.


LE MERCURE

Cet hôtel est le QG du festival, durant lequel un barman mettra en scène un cocktail Astérix à base de cognac. Si vous n'avez rien à lire, vous pouvez emprunter pour la nuit une BD à la réception... Chambres (en cours de rénovation) à partir de 110 euros.
1, place des Halles, Angoulême.
Tél. : 05 45 95 47 95.

LE CAFÉ CHAUD

C'est là que la fête se termine après 23 heures, durant le festival de BD ou celui de cinéma, autour d'un karaoké. Très en forme un été, Jean Dujardin avait ensuite accompagné les éboueurs dans leur tournée...
1, rue Ludovic-Trarieux, Angoulême.
Tél. : 05 45 38 18 24.


MANGA KAT

Elle est la petite dernière des cinq librairies de la ville à avoir ouvert, il y a six mois.
On y trouve essentiellement des mangas, ainsi qu'un espace romantasy, des romances
dans un univers surnaturel.
28, place Marengo, Angoulême.
Tél. : 05 45 93 48 24.


LE BOUDOIR DE MARGUERITE

Le nom de cette friperie chic vient de Marguerite de Navarre, figure inspirante. On y croise des habitués, des artistes et des créatifs. La costumière de Wes Anderson y avait fait ses emplettes pour le tournage de The French Dispatch.
5, rue du Chapeau-Rouge, Angoulême.
Tél. : 05 45 90 97

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