Sculpture : les géants de Monaco par Michel Bassompierre

L’artiste animalier Michel Bassompierre présente ses sculptures monumentales au Musée océanographique de la Principauté.
Michel Bassompierre au côté de ses œuvres, le 10 avril à Monaco.
Michel Bassompierre au côté de ses œuvres, le 10 avril à Monaco. (Crédits : © LTD / FRÉDÉRIC PACOREL/MUSÉE OCÉANOGRAPHIQUE)

Se rendre sur le Rocher sans visiter ce musée, quel crime de lèse-majesté ! Inaugurée le 10 avril par le prince Albert de Monaco, l'exposition temporaire « Les Géants des glaces », en collaboration avec les Galeries Bartoux, est une ode à la nature qui invite à une réelle prise de conscience des enjeux de la fonte des glaciers. Elle s'inscrit dans le cadre du programme Mission polaire porté par l'Institut océanographique depuis 2022 et qui a déjà attiré plus de 1 million de visiteurs.

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L'artiste Michel Bassompierre, sculpteur animalier à la renommée internationale, expose sept œuvres monumentales jusqu'au 6 octobre, des créations en résine dont cinq ont spécialement été réalisées pour l'occasion : quatre ours polaires et un manchot empereur de 3 mètres de hauteur. Des animaux tout en douceur qui semblent regarder l'humain avec compassion.

Comme en témoigne François Cluzet, parrain de cœur de l'artiste : « Il n'y a aucune violence dans le travail de Michel Bassompierre, contrairement à d'autres artistes qui nous agressent avec leurs sculptures animales. Ces ours polaires, c'est comme s'ils nous plaignaient de vivre dans un monde avec autant de sauvagerie. » Du haut du toit terrasse à flanc de falaise, les géants des glaces, aussi puissants et majestueux que poétiques, surplombent la mer et interpellent sur l'extrême vulnérabilité de ces espèces.

Ours

(Crédits : © LTD / FRÉDÉRIC PACOREL/MUSÉE OCÉANOGRAPHIQUE)

Depuis cinquante ans, Michel Bassompierre, adepte du sculpteur du début du XXe siècle François Pompon, s'exprime à travers ses œuvres, avec cette nécessité de partager son sens du beau et de conserver sa naïveté : « Je suis un vieil enfant qui continue de créer ses jouets. » Tel un Geppetto de la résine, du bronze et du marbre qui a passé toute son enfance au zoo de Vincennes pour observer le comportement animalier et au Muséum d'histoire naturelle pour comprendre la fabrication du squelette.

Ses sujets de prédilection : les ours, les chevaux, les éléphants d'Asie et les gorilles. « Comme ils sont très ronds, ils se prêtent parfaitement à la sculpture », dit-il. Son travail nécessite une grande connaissance de l'animal. Michel Bassompierre a besoin d'étudier son crâne, sa morphologie osseuse, sa musculature... Pour lui, il est important de maîtriser tous ces éléments, d'avoir une approche scientifique.

Ses sculptures animales visent à rappeler la fragilité du monde vivant : « Ce que je trouve beau dans la nature, si je peux le partager, si je peux ouvrir les yeux et l'esprit de mes contemporains sur la beauté de la nature, la beauté de la vie, le beau doit être protégé. »

L'artiste de 76 ans, qui a fait le déplacement jusqu'à Monaco, est plus à l'aise en petit comité dans son atelier du pays nantais que face à un aréopage d'amateurs. « Comme tous les ours, j'aime me cacher. » L'ancien élève des Beaux-Arts est présent aujourd'hui dans 25 galeries, en France, à New York, Miami, Londres, Venise ou Bruxelles, et travaille avec huit fonderies d'art européennes, dont deux ateliers français : Barthelemy Art, dans la Drôme, et la fonderie Le Floch, en Loire-Atlantique.

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