HRW dénonce une vaste offensive de Pékin contre les droits de l'homme

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Hrw denonce une vaste offensive de pekin contre les droits de l'homme[reuters.com]
(Crédits : Carlo Allegri)

NATIONS UNIES (Reuters) - La Chine représente une "menace existentielle pour le système international des droits de l'homme", estime l'organisation Human Rights Watch dans son rapport annuel 2020 publié mardi.

L'ONG, basée à New York, appelle la communauté internationale à repousser cette "oppression la plus brutale et omniprésente que la Chine ait connue depuis des décennies".

"Si elles ne sont pas récusées, les actions de Pékin augurent d'un avenir dystopique dans lequel personne ne sera hors d'atteinte des censeurs chinois, et où le système international des droits de l'homme sera si affaibli qu'il ne servira plus à contrôler la répression gouvernementale", écrit le directeur général de HRW, Kenneth Roth, dans ce rapport.

"Pour faire taire les critiques, le gouvernement chinois tente avec une férocité accrue d'utiliser sa puissance économique et diplomatique pour réduire au silence les voix critiques à l'étranger et saper les institutions internationales qui protègent les droits de l'homme", a ajouté Kenneth Roth mardi lors d'une conférence de presse aux Nations unies.

En face, a-t-il dit, plusieurs grandes puissances "manquent à l'appel". "(Le président américain Donald) Trump a perdu sa crédibilité car il embrasse trop souvent des amis autocrates au lieu de défendre les droits de l'homme qu'ils bafouent."

"L'Union européenne a été distraite par le Brexit, entravée par ses membres nationalistes, divisée par les migrations et a par conséquent eu souvent des difficultés à parler d'une voix commune et forte sur les droits de l'homme."

"D'autres gouvernements ont tout simplement été achetés par la Chine", a encore estimé le directeur général de HRW.

Un diplomate chinois, Xing Jisheng, s'est adressé à la presse à l'issue de la conférence de presse en rejetant un rapport selon lui totalement biaisé et fabriqué de toutes pièces.

La Chine a annoncé le mois dernier des sanctions contre HRW et d'autres ONG américaines en réponse au vote à Washington d'une loi de soutien aux manifestants hongkongais.

Pékin accuse les ONG d'encourager les crimes violents liés aux manifestations antigouvernementales qui secouent Hong Kong depuis juin dernier.

Kenneth Roth a tenté de présenter son rapport à Hong Kong, mais l'accès au territoire chinois lui a été refusé.

"Hong Kong fait partie de la Chine et étant donné ce que vous venez de dire ici, je pense que les raisons pour lesquelles vous n'avez pas eu accès sont claires pour tout le monde", lui a déclaré Xing Jisheng à New York.

(Cate Cadell à Pékin, version française Jean-Stéphane Brosse)