Kering dépasse les attentes mais le coronavirus pourrait peser

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Kering souligne l'incertitude liee au coronavirus apres un solide quatrieme trimestre[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

par Sarah White et Silvia Aloisi

PARIS (Reuters) - Kering brille mercredi en Bourse après avoir publié un chiffre d'affaire du quatrième trimestre supérieur aux attentes mais le groupe a prévenu que la crise sanitaire liée au coronavirus pourrait peser sur le secteur du luxe, très exposé au marché chinois.

L'épidémie apparue en Chine pourrait avoir un impact négatif sur "les tendances de consommation et les flux touristiques, ainsi que leur capacité à affecter la croissance économique", selon Kering.

Le groupe a été confronté l'an dernier à une nette érosion de ses ventes à Hong Kong, théâtre de plusieurs mois de manifestations. Mais la nette croissance enregistrée en Chine continentale lui a permis de contrebalancer ce recul.

A 10h24, le titre progresse de 1,79% à 572,80 euros, affichant l'une des plus fortes progressions de l'indice CAC 40 (+0,26%) et de l'EuroStoxx 50 (+0,32%).

Dans son sillage, LVMH prend 0,89% et Hermès gagne 0,52%.

Le titre Kering a pris jusqu'à plus de 3% en début de séance avant de réduire ses gains.

Comme d'autres acteurs du secteur, Kering pourrait accuser le coup des mesures prises pour tenter d'enrayer la propagation de l'épidémie de coronavirus Covid-19, qu'il s'agisse du confinement des grandes villes chinoises, des annulations de vols ou de l'interdiction de l'entrée de touristes chinois par certains pays.

Le groupe a annoncé avoir enregistré une baisse non négligeable de la fréquentation de ses magasins en Chine, indiquant par ailleurs qu'environ la moitié de ses points de vente étaient fermés en raison de l'épidémie.

Le directeur financier de Kering, Jean-Marc Duplaix, a déclaré à la presse que malgré le climat actuel d'incertitude, le groupe "restait très confiant sur son potentiel de croissance à moyen et long terme".

UN IMPACT POSSIBLE AU PREMIER TRIMESTRE 2020

Porté par son fleuron Gucci, le groupe français a réalisé au quatrième trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 13,8% à 4,36 milliards d'euros, avec une progression de 11,4% en données comparables (c'est-à-dire en neutralisant l'impact des évolutions de change et des acquisitions).

Bryan Garnier qualifie la publication de Kering de "saine et supérieure aux attentes" et reste à l'achat sur la valeur.

Les inquiétudes liées au coronavirus pourraient contrebalancer les bonnes performances affichées par le groupe en fin d'année dernière, estime pour sa part Credit Suisse, qui maintient une recommandation à "neutre" sur le titre.

Même analyse du côté de JPMorgan, qui garde un conseil à "surpondérer" sur le titre.

"Nous ne pensons pas que ces performances remarquables suffiront à écarter les inquiétudes liées au coronavirus et à éviter un impact financier significatif au premier trimestre 2020", écrit l'intermédiaire.

L'évolution du chiffre d'affaires, supérieure aux attentes, est largement en ligne avec la performance du trimestre précédent, en dépit d'une réduction de moitié des ventes dans la région administrative de Hong Kong, selon Jean-Marc Duplaix.

Gucci génère 83% du résultat d'exploitation de Kering, qui regroupe également dans son giron les marques Saint Laurent et Balenciaga.

Au quatrième trimestre, la marque italienne a enrayé le déclin de ses ventes et renoué avec la croissance aux Etats-Unis, a souligné Jean-Marc Duplaix.

Kering a par ailleurs fait état d'une chute de 37,4% de son bénéfice net sur l'exercice 2019, notamment pénalisé par une amende de 1,25 milliard d'euros réglée au fisc italien dans le cadre d'un accord à l'amiable pour solder un litige concernant Gucci.

(Version française Myriam Rivet et Patrick Vignal, édité par Jean-Michel Bélot)