L'UE "vivement préoccupée" par les activités balistiques de l'Iran

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L'ue vivement preoccupee par les activites balistiques de l'iran[reuters.com]
(Crédits : Francois Lenoir)

(Reuters) - L'Union européenne s'est déclarée lundi "vivement préoccupée" par les tirs expérimentaux de missiles balistiques de l'Iran et a appelé Téhéran à cesser ses activités dans ce domaine, qui, selon elle, accentuent la méfiance et déstabilisent le Moyen-Orient.

"L'Iran continue de mener des efforts pour augmenter la portée et la précision de ses missiles, et accroît le nombre d'essais et de tirs opérationnels", a déclaré l'UE dans un communiqué.

"Ces activités accentuent la méfiance et contribuent à une instabilité régionale. Le Conseil (européen) est vivement préoccupé par ces activités et appelle l'Iran à les limiter", poursuit le texte.

Les Européens, qui dressent une liste de leurs demandes en douze points, insistent particulièrement sur les programmes balistiques conçus pour transporter des charges nucléaires.

A l'occasion du 40e anniversaire de la Révolution islamique, l'Iran a dévoilé samedi son nouveau missile de croisière, d'une portée de plus de 1.300 km.

Dans une résolution encadrant l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, le Conseil de sécurité a appelé l'Iran à s'abstenir pendant une durée allant jusqu'à huit ans de travailler à la mise au point de missiles balistiques censés pouvoir emporter des ogives nucléaires.

L'Iran assure que ses essais de missiles ne violent pas la résolution de l'Onu et dément que ses missiles puissent être équipés de têtes nucléaires. Les missiles mis au point, affirme le régime chiite iranien, sont à visée purement défensive et destinés à la dissuasion.

Les Européens ont adopté une stratégie à double voie à l'égard de l'Iran en essayant de préserver l'accord sur le contrôle du programme nucléaire de la république islamique depuis le retrait américain décidé l'an passé par Donald Trump et d'autre part en faisant preuve de fermeté à l'égard des autorités de Téhéran.

Les Européens entendent lutter contre d'éventuels projets d'assassinats sur leur sol et de limiter les activités balistiques de Téhéran.

Trois pays européens - La France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne - ont présenté la semaine dernière les contours d'un système de troc, appelé "chambre de compensation", qui était à l'étude depuis le retrait en mai des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne en 2015.

Un dirigeant iranien a annoncé lundi que son pays n'accepterait pas ce qu'il qualifie de "conditions humiliantes" contenues dans ce mécanisme de paiement, non libellé en dollars, destiné à permettre la poursuite du commerce avec l'Iran en dépit des sanctions américaines.

"Après neuf mois de procrastination et de négociations, les Européens ont créé un mécanisme à la capacité limitée... qui ne concerne que la nourriture et les médicaments", estime ce responsable.

(Philip Blenkinsop; Eric Faye pour le service français)