Les touristes issus des pays émergents de plus en plus visibles en France

Dans les pays émergents, le tourisme à destination de la France commence à se démocratiser. Les achats des nouveaux visiteurs sont plus diversifiés. Au-delà du « shopping », l'attrait des visites culturelles s'accroît.
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De jeunes Chinois souvent riches arpentant les rues huppées de la capitale à la recherche d'articles de maroquinerie, de parfumerie ou encore de griffes prestigieuses. Cette nouvelle clientèle est désormais bel et bien identifiée par les enseignes de luxe françaises, notamment parisiennes. En 2010 les touristes chinois - qui consacrent 60 % de leur budget voyage au shopping - auraient dépensé, selon une étude Global Refund, pas moins de 1.300 euros par jour et par enseigne en France.

Souvent estampillé « shopping haut de gamme » plutôt « chinois », voire qatarien ou russe, le tourisme issu des pays émergents est cependant un phénomène à multiples facettes qui devrait toucher de nouveaux pays à mesure que leur classe moyenne se développe tout en se diffusant dans d'autres sphères, plus culturelles notamment.

Manque d'affinité

«Les touristes étrangers venant en France sont encore principalement européens, mais leur part régresse au profit des touristes venant des pays émergents », confirme le Centre de recherches pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc). Selon cette institution, la proportion des Européens parmi les touristes visitant la France s'est déjà émoussée avec le temps, passant de 90,6 % en 2004 à 85 % en 2010...

Pour l'heure, l'Inde et la Russie restent des pays nettement « déficitaires », le nombre de leurs touristes se rendant dans l'Hexagone est nettement inférieur à celui des Français visitant ces pays. Mais le Brésil, lui, est désormais excédentaire. Cette présence transparaît d'ailleurs déjà dans les achats réalisés par les ressortissants de ce pays en 2010 et au premier trimestre 2011 (+ 53 %). « Leur panier moyen - 650 euros - est en dessous de la moyenne générale. Mais on les sent de plus en plus présents. Comparativement aux Russes ou aux ressortissants du Moyen-Orient, les Brésiliens achètent chez nous beaucoup de produits de mode issus du prêt-à-porter », explique Éric Noyal, le country manager de Global Blue France, leader mondial de la détaxe.

Parmi les facteurs qui contribuent le plus aux flux du tourisme international, la démographie et le niveau de développement économique et humain sont jugés plus importants que le coût des voyages induit par la distance. « Le déficit de la Russie illustre le cas des pays marqués par un déficit de classes moyennes pouvant accéder au tourisme international », explique l'étude du Crédoc, « celui de l'Inde en revanche s'explique par le manque d'affinité avec la culture française ».

L'éloignement ne devrait cependant plus constituer un obstacle. « Ce sont les touristes de pays très éloignés (Amérique du Sud, Asie, Océanie), ayant peu de liens avec la France qui, en proportion, vont être les plus nombreux à faire le tour des grands lieux culturels (monuments et musées) », estime le Crédoc. Le Louvre constitue un bon exemple. Les touristes des Bric sont depuis 2008 les plus nombreux à figurer parmi les nouveaux venus. Ceux-ci représentent 79 % contre 69 % pour ceux de la zone euro.

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