L'Argentine et les pays du Mercosur veulent éviter toute limitation de leurs exportations

Ayant fortement augmenté sa production de céréales et d'oléagineux, Buenos Aires est favorable à limiter la volatilité des prix sans que ses exportations en souffrent.
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« Je tiens à rassurer nos amis argentins. Nous n'entendons pas imposer une sorte de plafond aux prix agricoles ni empêcher un pays d'exporter en cas de crise alimentaire » : le ministre français de l'Agriculture, Bruno Le Maire s'est rendu à Buenos Aires le mois dernier pour expliquer les propositions de la présidence française du G20 et lever les doutes qu'avaient suscité la présentation de ces dernières en février. Gros producteur et exportateur d'oléagineux, céréales et viande, l'Argentine rejette toute intervention sur les marchés et toute limitation de ses exportations. L'État argentin engrange en effet des recettes substantielles des taxes à l'exportation des produits agricoles (35 % de la valeur pour le soja, 25 % en moyenne pour les autres denrées).

Soutien de principe

« Pour résoudre les problèmes alimentaires de la planète, il faut répondre à la demande avec plus de production et plus de technologie », a déclaré Julián Domínguez, l'homologue argentin de Bruno Le Maire. Grâce aux biotechnologies (et notamment aux OGM) ainsi qu'à des techniques qui préservent les sols, l'Argentine a augmenté sa production de grains de 50 % au cours des sept dernières années. « Avec 100 millions de tonnes de céréales et d'oléagineux par an, nous pouvons nourrir 400 millions de personnes. Ensemble, nos partenaires du Mercosur, Brésil, Uruguay, en produisent 200 millions, de sorte que la région peut couvrir les besoins de 1,2 milliard d'habitants de la planète », a ajouté Domínguez. Le Maire a expliqué que la proposition française de régulation des marchés visait seulement à empêcher une trop grande volatilité des prix, ce qui intéresse également les Argentins. Et il a insisté sur le fait qu'aucun mécanisme juridique de limitation des exportations agricoles ne serait mis en place pour préserver la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres. C'est à ces conditions que l'Argentine a apporté un soutien de principe au plan en cinq points que la France présentera au G20 de Paris. Jean-Louis Buchet, à Buenos Aires

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