« Nous avons une interrogation sur le montant des marges de raffinage », a déclaré Bruno Le Maire à des journalistes à l'occasion de la présentation du cadre macroéconomique du projet de budget pour 2024. « Nous aurons l'occasion avec (la ministre de la Transition énergétique, ndlr) Agnès Pannier-Runacher d'interroger les acteurs économiques concernés sur les raisons de ces marges élevées », a-t-il poursuivi.
« Et nous prendrons toutes les décisions nécessaires pour éviter que dans ce domaine comme dans d'autres, il y ait des profits excessifs faits par les acteurs économiques », a-t-il ajouté.
TotalEnergies a quatre raffineries en France, ExxonMobil en a deux et Petroineos une. L'interrogation du ministre intervient au moment où les prix des carburants remontent, comme les cours du pétrole dans le monde.
Les prix des carburants en hausse
Les prix des carburants en France sont remontés régulièrement cet été : la semaine dernière en moyenne, le SP95-E10 se vendait à 1,9359 euro le litre (+0,9 centime par rapport à la semaine précédente), le gazole à 1,88 euro (+2,3 centimes) et le SP-98 à 2 euros (stable). Des tarifs qui n'avaient pas été aussi élevés depuis avril pour l'essence et février pour le gazole, selon les statistiques du ministère de la Transition écologique.
Ce qui a notamment conduit TotalEnergies, qui gère le tiers des stations-service françaises, à promettre mardi de poursuivre au-delà de la fin 2023 un plafonnement du prix de ses carburants à 1,99 euro le litre, après des appels du gouvernement à la « solidarité ».
Annoncé en février 2023 et censé durer jusqu'à la fin de cette année, « le plafonnement à 1,99 euro/litre sera étendu au-delà de la fin 2023 » sur le SP-95, le SP-98 et le gazole, avait précisé le groupe dans un communiqué publié le 12 septembre. 2.600 stations étaient concernées jusque-là par la mesure.
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion mardi dernier, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a affirmé que son appel avait « été entendu » et que fournisseurs et distributeurs faisaient preuve de « responsabilité ». Elle a demandé « un effort de solidarité par la maîtrise des prix tout au long de la chaîne et jusqu'au consommateur final », « des marges nettes de raffinage et de distribution ».
Des enseignes de la grande distribution ont annoncé des opérations de vente à prix coûtant, ce qui y fait en général baisser les prix d'un ou deux centimes.
(Avec AFP)