Près d'un an après son lancement, le Conseil national de la refondation (CNR) peine à trouver de l'allant. La CGT a annoncé ce mardi 5 août qu'elle ne participera pas au CNR convoqué par le chef de l'Etat jeudi, s'alignant sur les deux autres syndicats représentatifs (Force ouvrière et CFE-CGC), ainsi que Solidaires.
« Un CNR pour quoi faire ? », fait mine de s'interroger Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, « quand dans le même temps, la Première ministre annonce qu'elle va continuer à recourir au 49.3 et que le président de la République refuse d'organiser un référendum sur les retraites ».
Dans un communiqué transmis vendredi, FO avait de son côté brocardé l'instance qui conduit à « diluer » la parole des syndicats et « affaiblit le rôle des acteurs sociaux ». « Pour FO, il n'y a qu'un seul CNR, issu de la résistance à la fin de la Seconde Guerre mondiale », s'était agacée l'organisation. La CFE-CGC continue elle aussi à repousser l'invitation, « pointant une opération de vitrine, de communication avec l'accaparement grossier de l'acronyme du Conseil national de la résistance », explique son président François Hommeril. « Solidaires n'a pas de temps à perdre à voir Macron à l'Elysée », a également lancé le co-délégué de l'organisation, Simon Duteil. « Le CNR c'est de la communication! C'est de l'agitation! », a dénoncé le syndicaliste qui attend des « actes forts sur les questions écologiques et sociales ».
Deux premiers rendez-vous déjà boudés par les syndicats
Un an après son lancement, Emmanuel Macron réunit le CNR pour « fixer un cap » à la poursuite des travaux de cette instance. Lancée pour « bâtir des consensus », elle se décline en plusieurs thèmes (« bien vieillir », « climat et biodiversité », logement, jeunesse, travail...), autour desquels il compte rassembler forces politiques, partenaires sociaux, représentants d'entreprises et associations.
Dans les faits, les deux premiers rendez-vous ont été largement boudés par les partis d'opposition et les mêmes syndicats qui ne seront pas présents jeudi. À l'inverse, la CFDT, la CFTC et l'Unsa se rendront bien à l'Elysée.
L'intersyndicale, qui a mené la bataille contre la réforme des retraites, prépare toutefois une nouvelle journée de mobilisation le 13 octobre pour réclamer, notamment, l'augmentation des salaires dans un contexte de forte inflation. En attendant ce nouveau rendez-vous, elle attend les précisions sur la « conférence sociale » annoncée la semaine dernière par le chef de l'Etat, lors de sa réunion avec les chefs de partis.