Crise sanitaire : le déficit se creuse de 34 milliards d'euros par rapport à 2019

Bercy estime la différence entre les dépenses et les recettes de l'Etat à 117,9 milliards d'euros, contre 83,9 milliards à la même période l'an dernier. Dans son communiqué, le ministère de l'Economie place le chômage partiel comme le premier poste de dépenses lié à la crise, et la chute des recettes de TVA comme principal manque à gagner.
(Crédits : Reuters)

34 milliards d'euros : c'est ce qui manque dans les caisses de l'Etat fin mai 2020 par rapport à la même période l'année dernière, selon les informations de Bercy aujourd'hui. La crise sanitaire est évidemment la cause de ce solde dégradé, elle a entrainé de nombreuses dépenses et peu de recettes. La différence entre les dépenses et les recettes à ce moment de l'année s'est creusée à 117,9 milliards d'euros, contre 83,9 en 2019, selon un communiqué du ministère de l'Economie.

Principal poste de dépense pendant la crise, le dispositif de chômage partiel a coûté 9,5 milliards à l'Etat. L'Etat a consacré 3,5 milliards d'euros pour les fonds de solidarité mis en place pour les petites entreprises et les indépendants et 1,5 milliard pour des dépenses d'investissement militaire. Selon Bercy, l'augmentation des dépenses atteint ainsi 17 milliards d'euros à périmètre constant par rapport à 2019.

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La chute de 14,3 milliards d'euros des recettes publiques est quant à elle avant tout liée aux recettes de TVA, qui ont baissé de 15,3 milliards notamment en liaison avec "la diminution de l'activité économique", et à un moindre degré à celles de la taxe sur les carburants (TICPE), qui ont diminué de 1,7 milliard en raison d'une moindre consommation.

Seul élément en faveur des comptes publics, les recettes de l'impôt sur le revenu ont progressé de 3,1 milliards d'euros. Cependant, cette progression est en trompe l'oeil puisqu'elle est liée à une base de comparaison plus faible, dû à la mise en place du prélèvement à la source en janvier 2019.

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De plus, "la signature d'une convention judiciaire d'intérêt public avec l'entreprise Airbus en janvier"  a fait croitre les recettes fiscales de 1,9 milliard d'euros, d'après les informations de Bercy. Le groupe avait en effet accepté de payer une amende d'un montant total de 3,6 milliards d'euros à la France, à la Grande-Bretagne et aux Etats-Unis afin de clore les enquêtes l'accusant de corruption.

Enfin, le solde des "comptes spéciaux", lié à des dépenses séparées du budget général de l'Etat, s'est dégradé fin mai de 5 milliards d'euros.

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Commentaires 4
à écrit le 04/07/2020 à 15:53
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une grande réforme fiscale permettra de rééquilibrer les comptes tout en favorisant la reprise. Macron doit en finir avec son dogme qui consiste à alléger toujours plus les impôts des plus riches et même à carrément les exonérer dans certaines zones...

le 04/07/2020 à 21:04
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Sauf, qu'en réalité, les impôts des riches ne font qu'augmenter comme le montre le dernier rapport de la Commission européenne sur les Tendances de la fiscalité dans l’Union européenne. C’est en France que le taux implicite de taxation du capital...

à écrit le 03/07/2020 à 20:14
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Il faut augmenter les impôts et surtout augmenter la progressivité de l'impôt sur le revenu et taxer davantage l'héritage pour réduire les inégalités de patrimoine.

à écrit le 03/07/2020 à 17:58
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Est-ce un problème ? On finit par en douter, vu le temps depuis lequel, les déficits se creusent, sans que ça ne pose jamais aucun soucis. L'Europe a inventé la génération infinie d'argent, personnellement, je ne comprend pas comment ça fonctionne, m...

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