Éducation : pour la première fois, le coût de la rentrée des étudiants dépasse les 3.000 euros (FAGE)

La Fage (Fédération des associations générales étudiantes) a publié ce mercredi son 21e indicateur du coût de la rentrée pour 2023. Ce dernier s’élève à 3.024,49 euros pour un ou une étudiant(e) de 20 ans à l’université. C’est presque 9% de plus qu’en 2022. Une hausse inédite due « à l'impact de la crise sociale et géopolitique qui se traduit par une inflation record », tant sur les frais de la vie courante que sur les frais spécifiques à la rentrée. Quant aux aides accordées aux étudiants les plus modestes, la Fage souligne qu’elles ne compensent pas toujours la hausse des frais de cette rentrée.
Le coût de la rentrée pour un étudiant dépasse pour la première fois les 3.000 euros et atteint le montant record de 3.024 euros, selon la Fage.
Le coût de la rentrée pour un étudiant dépasse pour la première fois les 3.000 euros et atteint le montant record de 3.024 euros, selon la Fage. (Crédits : (c) Copyright Thomson Reuters 2010. Check for restrictions at: http://about.reuters.com/fulllegal.asp)

C'est la première fois que le coût de la rentrée dépasse le seuil des 3.000 euros. D'après l'indicateur du coût de la rentrée 2023 réalisé par la Fage (Fédération des Associations Générales Etudiantes), un étudiant de 20 ans en licence à l'université, non-boursier et n'habitant plus le domicile familial devrait dépenser en moyenne 3.024,49 euros pour entamer l'année scolaire. D'après Etienne Matignon, président de la première organisation représentative des étudiants de France depuis 2017, c'est le signe que « l'éducation supérieure devient un peu plus chaque jour un luxe ».

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Augmentation des frais spécifiques à la rentrée

Selon l'indicateur du coût de la rentrée réalisé par la Fage, les frais spécifiques à la rentrée ont augmenté de 2,10% par rapport à la rentrée précédente. Parmi ces frais, on trouve notamment l'augmentation de la CVEC. Il s'agit de la contribution à la vie étudiante et de campus, une taxe affectée aux centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires et aux établissements de l'enseignement supérieur et dont sont exonérés les seuls étudiants boursiers. Indexée sur l'inflation, la CVEC a connu une augmentation de 5,26% pour la rentrée 2023. Elle s'élève à 100 euros cette année, soit 10 euros de plus qu'il y a 5 ans.

La Fage note aussi une augmentation du montant des dépôts de garantie, conséquence d'une augmentation des loyers. Le dépôt de garantie impose le paiement de l'équivalent d'un mois de loyer supplémentaire pour accéder à un logement.

Des dépenses quotidiennes tirées par l'inflation

À ces dépenses ponctuelles, il faut ajouter les dépenses de la vie quotidienne qui doivent être réglées au mois de septembre. Or, les frais de la vie courante ont connu une forte hausse, de 8,8%, par rapport à 2022. Selon la Fage, cela représente un budget supplémentaire d'environ 100 euros par mois. Parmi les postes de dépenses les plus importants, on retrouve le loyer, qui représente près de la moitié des frais mensuels des étudiants. Ce dernier a augmenté de presque 9% (8,95%).

On note par ailleurs une majoration des frais de téléphonie et d'internet (+19%), pourtant essentiel au bon suivi d'un cursus d'enseignement supérieur. Quant au montant des budgets étudiants consacré à l'alimentation, il connaît une hausse de plus de 15% par rapport à 2022, en grande partie tiré par l'inflation qui sévit depuis 2021. Fin juillet, l'Insee déclarait que les prix alimentaires ralentissaient, mais restaient élevés, aussi bien du côté des produits frais (+10,4% sur un an après +11,2%) que des autres produits alimentaires (+13% après +14,1%).

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Une méthodologie de calcul repensée pour être plus ajustée

Apolline Dumar, vice-présidente en charge des Affaires sociales de la Fage, précise que la méthodologie du calcul de ce 21e indicateur a été modifiée afin de se rapprocher au maximum de la réalité des dépenses des étudiants et de leurs spécificités. Trois grands axes sont mis en avant : inclure et rendre visible l'ensemble de problématiques auxquelles peuvent faire face les étudiants (comme les frais liés aux menstruations ou ceux liés au transport pour les étudiants venant d'outre-mer), améliorer l'évaluation du coût de la vie étudiante (en prenant en compte le prix d'une alimentation saine, de l'entretien du logement ou encore des loisirs) et enfin mieux appréhender les différents contextes territoriaux.

Cette méthode de calcul permet de refléter notamment les écarts territoriaux dans les dépenses des étudiants. Par exemple, si l'on prend les frais spécifiques à la rentrée de manière globale, ils s'élèvent à 1.824,82 euros. La Fage observe toutefois un écart de près de 400 euros entre les frais déboursés par les étudiants d'Île-de-France (2.196 euros) et les étudiants des régions (1.797 euros).

Des aides jugées insuffisantes

Pour aider les étudiants qui en ont le plus besoin, il existe des aides financières comme des bourses ou des aides au logement (APL). Mais « les aides dédiées aux étudiants sur ces postes de dépenses ne leur permettent pas de faire face à la hausse des frais », affirme la Fage. Au mois de mai, le gouvernement a annoncé que les barèmes d'éligibilité à une bourse étudiante pour critères sociaux allaient être revalorisés de 6 % à la rentrée 2023. Cette mesure consiste en une revalorisation de 37 euros par mois, ce qui reste inférieur à la hausse des frais de vie courante (+97,81 euros par rapport à 2022 selon la Fage). Quant aux APL, elles ont été revalorisées à hauteur de 1,6% en avril alors que la Fage constate une hausse des loyers de 8,95%. La priorité de l'organisation étudiante est d'obtenir une réforme structurelle du système des bourses étudiantes afin que ce dernier puisse garantir l'émancipation, la territorialisation et l'universalisation.

Commentaires 20
à écrit le 18/08/2023 à 13:12
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Bonjour, quel surprise les études sont hors de prix ... Dire que tout est fait pour permettre a certain de suivre des etudes... Les geux sa vas au boulot, s'est mal payé, sa reste pauvres et sa travail tres longtemps.... Mais tous vas bien... m...

à écrit le 17/08/2023 à 15:20
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Évidemment qu'il faut aider les étudiants dont les familles ont peu de moyens financiers sinon on reproduit le schéma où seuls ceux qui ont l'argent (et donc le pouvoir ) perpétuent un système inégalitaire.

à écrit le 17/08/2023 à 9:13
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Racisme anti jeune de notre classe dirigeante qui ne comprend pas comment on peut être heureux sans être riche tandis que eux sont très riches mais pas du tout heureux pourtant une véritable honte. Mais encore quelques milliards en banques et ils fin...

le 18/08/2023 à 8:19
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Forcément, l'électorat du pouvoir en place en place a autour de 75 ans...

le 18/08/2023 à 9:24
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C'est ça et c'est triste quand j'observe la déconnexion totale entre les jeunes et les vieux en France, les vieux qui veulent que les jeunes se tuent au boulot pour eux tandis que les jeunes eux regardent les vieux tendrement, se souvenant de leurs g...

à écrit le 16/08/2023 à 22:41
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La désinformation qui vient des syndicats ou partie de gôche est reprise sans les moindres quotes pour les citer, les moindres vérifications, le moindre recul et comparaison avec d'autres éléments (boursier, pays, aides proposées...) tout est pris ...

le 17/08/2023 à 6:49
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Oui, c'est le pleurnichonnisme permanent sans comparaisons internationales. Le seul problème du pays est cette attitude miserabiliste, quémandeuse, sans dignitê. Je trouve qu'un assisté à la fin est plus malhereux qu'un pauvre: le socialisme françai...

le 17/08/2023 à 9:14
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"Désinformation" Merci au moins c'est pratique comme ça, absence totale d'hypocrisie !

le 17/08/2023 à 9:16
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" Je trouve qu'un assisté à la fin est plus malhereux qu'un pauvre" Ben pourtant nos milliardaires se portent très bien ! Heureux en effet c'est pas sûr du tout bien vu...

à écrit le 16/08/2023 à 20:30
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Faut trouver des petits boulots qui foisonnent

le 17/08/2023 à 8:41
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Du temps d'études et de repos en moins = perte de chance de réussir.

à écrit le 16/08/2023 à 19:55
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Pauvre petit cheri, chaque année c'est la même salade des syndicats des petits netudiants (antichambres des futurs apparatchiks de partis dits progressistes) L'etat paye déjà les etudes, pour les plus modestes il y a un système de bourse, des logeme...

le 16/08/2023 à 22:24
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ça se voit t’as pas d’enfants étudiants toi.

le 17/08/2023 à 8:46
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@tartuf. Quand on est étudiant aux modestes moyens ,le travail estival est une opportunité sérieuse.Avantages:se permettre quelques fantaisies et utilités,mettre un pied dans le monde du travail et acquérir une expérience même modeste,se payer...

le 17/08/2023 à 10:58
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@Tartuf. Vous êtes confronté au problème du nombre? C'est clair qu'une kyrielle de gosse ça rapporte de l'oseille aux "géniteurs français", mais ça plombe aussi "le patrimoine" de leurs parents au moment de leurs études. Vous voulez que je vous donne...

à écrit le 16/08/2023 à 19:52
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Vite une augmentation des bourses étudiantes pour renflouer la NUPES via un énième détournement de fond des mutuelles étudiantes ainsi qu'une hausse des APL pour renflouer la gauche caviar au patrimoine blindé d'immobilier locatif...

à écrit le 16/08/2023 à 18:56
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En France les études universitaires ont un coup très inférieures aux autres pays et cela personne ne le dit.

le 17/08/2023 à 2:25
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@Carlier. Exact, les francais ne se rendent comptent de pas grand'chose, habitues a etre supplee par l'etat qui en echange leur demande des taxes et bcp d'impots. Pays de fonctionnaires dirige par des fonctionnaires. L'horreur 1984.

le 17/08/2023 à 8:40
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Je suis d'accord mais la contrepartie c'est un corps d'enseignants nullissime en milieu universitaire.

le 18/08/2023 à 18:03
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Oui mais le niveau des licences est faible en France, sauf quelques fac comme Dauphine. Les bons élèves vont dans les grandes écoles. Aux usa un Bachelor permet facilement d'être cadre opérationnel. En France ce n'est pas le cas.

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