Factures d'électricité, péages, succession... Voici ce qui change au 1er février

Le mois de février est marqué par un certain nombre de changements pour la vie quotidienne des Français. Or, certains d'entre eux vont avoir un impact décisif sur le portefeuille des ménages, et donc, in fine, leur pouvoir d'achat. Explications.
A partir du 1er février 2024, ménages et entreprises vont voir leur facture d'électricité augmente.
A partir du 1er février 2024, ménages et entreprises vont voir leur facture d'électricité augmente. (Crédits : Shutterstock)

Prix de l'électricité, Livret A, tarifs du tabac... Le mois de février n'échappe pas à la règle. De nombreuses nouveautés vont venir agrémenter le quotidien des Français. La Tribune fait le point sur les changements à prévoir ce mois-ci.

Hausse des prix en vue pour l'électricité

A partir du 1er février 2024, ménages et entreprises vont voir leur facture d'électricité augmenter. En moyenne, ils devront compter une hausse de 9,8% sur les tarifs en heures pleines et heures creuses, et de 8,6% sur les tarifs de base.

Plus concrètement, à quoi faut-il s'attendre ? Prenons l'exemple d'un ménage composé de quatre personnes, vivant dans une maison, mais dont le chauffage n'est pas électrique. Selon les estimations du gouvernement, il devra débourser un peu plus de sept euros supplémentaires... par mois.

Mécaniquement, le poids de cette hausse est plus élevé pour les foyers se chauffant à l'électricité : 18 euros par mois en plus, précise le ministère de l'Economie sur son site. Autre exemple : une personne habitant seule dans un appartement chauffé au gaz devra, elle, débourser environ cinq euros par mois, contre un peu plus de huit euros avec électricité.

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Cette hausse intervient dans le cadre de la fin progressive du bouclier tarifaire. Pour rappel, cette mesure a été mise en place en octobre 2021. Objectif, protéger les Français contre la flambée des prix de l'énergie, engendrée par la guerre en Ukraine.

Plus concrètement, le gouvernement avait réduit au minimum la taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité, dite TIFCE, à un euro le mégawatt/heure au lieu de 32 euros en temps normal, prenant alors à sa charge 37% des factures d'électricité. En février, cette taxe augmente donc de nouveau à 21 euros le mégawatt/heure. A noter qu'elle sera normalement totalement rétablie en février 2025.

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Une facture (aussi) plus salée pour les automobilistes

Pour les automobilistes également, le mois de février sonne avec un pouvoir d'achat réduit. Les tarifs des péages autoroutiers vont en effet augmenter de 3% maximum pour la plupart, d'après un document du ministère des Transports consulté par l'AFP. Ce n'est toutefois pas une grande surprise.

La hausse annuelle des péages d'autoroute survient généralement chaque 1er février. Le calcul se base principalement sur le taux d'inflation (3,87% sur la période de référence) et les plans d'investissements des sociétés concessionnaires.

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Dans le détail, Vinci, le principal concessionnaire qui recouvre plus de 4.400 kilomètres d'autoroutes a annoncé que ses tarifs allaient augmenter en moyenne de 2,7%, soit la « hausse la plus faible du secteur », a pointé la société dans un communiqué. Ce sont surtout les plus petits réseaux qui vont connaître les plus fortes augmentations.

Ainsi, les Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc (ATMB) vont augmenter de 3,23%, le pont de Normandie de 1,72%, le Duplex A86 de 4,77% (tarif non abonné). La hausse sera de 5,41% pour l'A150 entre Rouen et Le Havre, et de 4,99% pour l'A79 dans l'Allier. Le viaduc de Millau présente la plus forte hausse cette année avec 5,83% hors période estivale (et 5,56% sur le tarif estival).

Une mesure pour les bénéficiaires du RSA et de la prime d'activité

Un montant net social est désormais affiché sur les bulletins de salaire depuis le début de l'année. Dès le 1er février, il devient le montant de référence à déclarer pour bénéficier de la prime d'activité et du RSA.

Cette mesure intervient dans le cadre de la modernisation des prestations sociales. L'idée ? Simplifier les démarches administratives, limiter les risques d'erreur, et renforcer l'accès aux prestations sociales. Jusqu'à présent, les allocataires devaient déclarer à chaque trimestre le montant total de leurs ressources en se basant sur leurs bulletins de paie et leurs relevés de prestation. Or, cette méthode était source de multiples erreurs et donc des régularisations.

Si vous ne bénéficiez pas du RSA ou de la prime d'activité, ce montant affiché sur votre paie ne change donc rien pour vous.

Une facilité accrue pour les droits de succession

Après le décès d'un proche, le paiement des frais de succession peut virer au casse-tête financier pour l'héritier. D'autant qu'il dispose d'un délai de six mois suivant le décès pour régler les droits de succession, sans quoi des pénalités de retard peuvent s'appliquer. En cas de difficultés de paiement, le légataire demander un crédit de paiement à Bercy.

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Un nouveau décret publié fin décembre vient simplifier le processus de demande de crédit : le délai de réponse du comptable public est désormais réduit à deux mois, contre quatre précédemment. Ce qui laisse donc quatre mois à l'héritier pour envoyer les pièces justificatives si le crédit a été accordé.

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Des taux révisés (ou non) pour le Livret A et le LEP

Au 1er février, le taux du Livret d'épargne populaire (LEP) va être abaissé de 6 à 5% pour les six prochains mois. Une baisse inattendue, mais moins importante que prévu, si le calcul du taux, tel qu'il a été défini, avait été respecté à la lettre. Le taux du LEP aurait normalement dû baisser à 4,4%, a indiqué Bruno Le Maire. « C'est un taux exceptionnel sur le marché de l'épargne, et c'est largement plus que l'inflation qui est à 3,7% », a-t-il  fait valoir.

Le LEP est destiné aux foyers aux revenus modestes, sous conditions de ressources : jusqu'à 22.419 euros de revenu fiscal de référence pour une personne seule ; 34.393 euros pour un couple (deux parts). A l'heure actuelle, 10,7 millions d'épargnants possèdent un LEP, contre 6,9 millions il y a deux ans.

Concernant le Livret A, le taux ne change pas : il reste fixé à 3%, jusqu'en 2025. Pour rappel, ces produits d'épargne réglementée sont garantis par l'Etat et exonérés d'impôts et de prélèvements sociaux. Ils ont également l'avantage d'être liquide, c'est-à-dire que les épargnants peuvent disposer de leurs fonds à tout moment.

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Légère hausse en vue pour certaines marques de cigarettes

Plusieurs marques de tabac sont concernées par une hausse de leurs prix en février. C'est notamment le cas du paquet de Dunhill. Celui-ci augmente en moyenne de 50 centimes, si l'on en croit la nomenclature des prix, publiée par les douanes françaises. Même son de cloche pour le paquet de Camel, qui passe de 11,50 à 12 euros.

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Coup de pouce pour l'allocation de stage, enfin versée

Bonne nouvelle pour les stagiaires. Depuis le 1er janvier, le montant minimal qui leur est versé est passé de 4,05 à 4,35 euros de l'heure. Soit une augmentation de 40 à 50 euros par mois pour un stage à temps plein.

Cumulable avec cette gratification, une allocation supplémentaire peut être versée aux lycéens en filière professionnelle. C'est le chef de l'établissement ou de l'organisme de formation qui décide de cette attribution et qui en arrête le montant, précise un arrêté du 11 août 2023.

Dès février, les lycéens en voie professionnelle concernés vont percevoir leur premier versement d'allocation de stage, pour la période travaillée allant de septembre à décembre 2023. Le montant maximum alloué varie en fonction de l'année de scolarité : environ 50 euros par semaine pour les lycéens inscrits en 1ère année de CAP et en seconde du baccalauréat professionnel, 75 euros en 2ème année de CAP et première du bac, et 100 euros pour les lycéens en terminale.

Mise en application du « Digital Service Act »

Le « Digital Service Act » (DSA), le règlement européen sur les services numériques, rentre en application le 17 février sur toutes les plateformes numériques. Il vise notamment à mieux protéger les internautes européens et leurs droits.

Déjà entré en vigueur en août 2023 pour les plus grandes plateformes numériques comptant plus de 45 millions d'utilisateurs actifs par mois (Amazon Store, Zalando, Facebook, Instagram, Bing...), il va désormais s'appliquer au reste des plateformes et intermédiaires en ligne offrant des services.

Parmi les mesures phares : l'interdiction de la publicité ciblée, l'obligation de mieux tracer les vendeurs sur les marketplaces ou encore d'avoir un système facile d'accès et d'utilisation pour traiter les réclamations. Le but est de lutter contre les contenus illicites et la vente des produits illégaux.

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