France : le nombre de chômeurs quasi-stable en mai

Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail ce mardi, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a très légèrement augmenté en mai, avec 6.000 inscrits supplémentaires. Le nombre de chômeurs en catégorie A s'établit ainsi à 3,018 millions.
La part des demandeurs d'emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) est de 43,7% (Photo d'illustration).
La part des demandeurs d'emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) est de 43,7% (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A (sans activité) a très légèrement augmenté en mai par rapport au mois précédent (+0,2%), soit 6.000 inscrits supplémentaires, à 3,018 millions, selon les chiffres du ministère du Travail publiés ce mardi 27 juin. En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs d'emploi en France (hors Mayotte), diminue de 0,3% (soit 16.000 inscrits en moins). Il s'établit à 5,349 millions, selon le service des statistiques (Dares).

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La part des demandeurs d'emploi de longue durée (inscrits depuis un an ou plus) est de 43,7%. La Dares ne commente pas les données mensuelles, trop volatiles, privilégiant les évolutions trimestrielles. Les derniers résultats trimestriels publiés fin avril avaient toutefois fait état d'une baisse de 1,2% au premier trimestre, soit 36.700 inscrits en moins en catégorie A par rapport au trimestre précédent, à 3,016 millions. Mais en incluant l'activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d'emploi ne baissait que de 0,4%.

Le chômage stable jusqu'à la fin de l'année ?

De son côté, l'Insee estime que le taux de chômage devrait rester stable jusqu'à la fin de l'année à 7,1% de la population active. Dans sa note de conjoncture publiée à la mi-juin, l'institut a prévu un ralentissement des créations d'emploi nettes au deuxième trimestre (+33.000 après +92.000 au premier), puis aux troisième et quatrième trimestres (+15.000 chacun). Sur l'année, l'emploi salarié progresserait de 155.000 (+0,6%) après +345.000 en 2022.

Comme l'emploi, la population active augmenterait plus modérément en 2023 qu'en 2022 (+50.000 actifs en moyenne chaque trimestre en 2023 sur 31 millions d'actifs environ, une hausse deux fois plus faible) « compte tenu d'une dynamique moins soutenue des contrats en alternance et malgré les premiers effets de la réforme des retraites à partir de septembre ».

« Le ralentissement conjoint de l'emploi et de la population active conduirait à une stabilité du taux de chômage jusqu'à la fin de l'année 2023 », en conclut l'Insee. Le nombre de chômeurs (+18.000 sur 2,2 millions) et le nombre d'actifs ne bougeant que marginalement en 2023, l'institut prévoit en conséquence une stabilité du taux de chômage.

Le chef de l'Etat critiqué après ses propos à Marseille

Si les chiffres publiés ce mardi par le ministère du Travail n'ont pas été commentés par l'exécutif, ils interviennent dans un contexte marqué par les propos controversés du chef de l'Etat. Interpellé lundi soir à l'occasion de son déplacement à Marseille, lors d'un bain de foule par une dame déplorant que son fils de 33 ans ne trouve pas de travail, le chef de l'Etat lui avait répondu : « Moi je vous promets : je fais le tour du Vieux-Port ce soir (lundi) avec vous, je suis sûr qu'il y a dix offres d'emploi ».

Des propos qui n'ont pas manqué de faire réagir. La nouvelle secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a qualifié cette affirmation du président de la République de « petite phrase facile qui méconnaît la réalité du travail ». « Je ne suis pas sûre que ce soit le rôle de l'Elysée de trouver du boulot pour tout le monde », a-t-elle ironisé au micro de BFMTV et RMC ce mardi.

Pour la nouvelle responsable de la CFDT, « ce n'est pas si simple que ça » : « Quand on cherche du boulot, c'est une remise en question chaque jour, c'est vouloir chercher (dans son domaine de) compétences ».

« Quel message le président de la République envoie aux personnes qui sont en emploi dans les cafés et restaurants, qu'il suffit de taper à la porte et de venir travailler ? C'est nier les compétences, les difficultés des conditions de travail », a-t-elle poursuivi.

« C'est facile d'arriver avec quelqu'un, d'aller voir un employeur et de dire "embauchez-le !" quand on est président de la République », a encore critiqué la nouvelle numéro un de la CFDT. Elle a par ailleurs confié n'avoir eu encore aucun contact avec Emmanuel Macron depuis qu'elle a été élue à la tête de la CFDT, le 21 juin.

Un point sur les réformes en cours imminent

Sur le front de l'emploi, l'exécutif mène plusieurs réformes, dont celle visant à créer un nouveau service public de l'emploi, baptisé France Travail. Le successeur de Pôle emploi devrait représenter un coût compris « entre 300 et 500 millions d'euros » en 2024, avant une montée en charge qui pourrait être largement financée par l'Unédic, selon le ministre du Travail Olivier Dussopt, auditionné la semaine passée en commission au Sénat. La mesure la plus coûteuse est l'accompagnement social et professionnel renforcé des bénéficiaires du RSA qui seront alors automatiquement inscrits à France Travail.

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Cet accompagnement renforcé (ateliers, remise à niveau, immersions, etc) est expérimenté depuis peu dans 18 départements. Il ne concernera que 40.000 allocataires du RSA (sur 1,9 million) jusqu'à fin 2024. Après « un temps d'évaluation », l'expérience sera ensuite généralisée en 2025.

Élisabeth Borne présentera ou fera le point sur plusieurs réformes « dans les quinze premiers jours de juillet », a annoncé Emmanuel Macron dans un entretien au journal La Provence, lundi, semblant couper court aux rumeurs d'un remplacement imminent de la cheffe du gouvernement.

« On aura dans les quinze premiers jours de juillet à présenter la nouvelle stratégie de finances publiques, les avancées sur l'immigration et la planification écologique et Élisabeth Borne le fera, a indiqué le chef de l'Etat. La Première ministre met en œuvre la politique à laquelle je me suis engagé auprès des Français depuis plus d'un an. Nous avons un bilan dont nous n'avons pas à rougir ».

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 28/06/2023 à 9:33
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Voilà le genre d'info qui devrait rassuré mais qui inquiète ! ;-)

à écrit le 27/06/2023 à 17:48
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"Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail ce mardi, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a très légèrement augmenté en mai, avec 6.000 inscrits supplémentaires." Est-ce que c'est aussi fiable que les déclarations officielle...

à écrit le 27/06/2023 à 17:48
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"Selon les chiffres publiés par le ministère du Travail ce mardi, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a très légèrement augmenté en mai, avec 6.000 inscrits supplémentaires." Est-ce que c'est aussi fiable que les déclarations officielle...

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