Hôpitaux de Paris : "pas de suractivité à ce stade" liée à la canicule

L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a indiqué jeudi qu'il n'y avait "à ce stade pas de suractivité" dans ses établissements liée au nouvel épisode de canicule, mais "ses impacts sanitaires pourraient se manifester dans les prochains jours".
(Crédits : Reuters)

Depuis mercredi, les établissements de l'AP-HP sont "organisés selon le niveau 2 du plan +hôpital en tension+", ce qui "correspond à une veille renforcée et vise notamment à accélérer les sorties d'hospitalisation à l'approche du weekend". Les personnels "maintiennent leur vigilance et s'organisent pour accueillir un éventuel afflux de patients victimes de la canicule", souligne l'AP-HP.

Les conséquences de l'épisode caniculaire en cours "pourraient être majorées" étant donné que celui de "la semaine dernière" a déjà "pu fragiliser les organismes", souligne l'AP-HP, qui a annoncé la publication d'"un bulletin quotidien" de la situation.

En juillet, "marqué par un premier épisode caniculaire" et "plusieurs événements festifs", comme la victoire des Bleus au Mondial de foot, rappelle l'AP-HP, l'activité de ses quatre Samu (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) "a été légèrement plus élevée que la moyenne des trois années précédentes".

"La fréquentation des services d'urgences" a de son côté été "légèrement plus importante par rapport au mois de juillet 2017, sans lien direct avec la canicule", relève l'AP-HP.

Leur activité globale "se situe aujourd'hui dans les moyennes habituellement constatées à cette période de l'année avec des écarts selon les établissements, certains d'entre eux connaissant une activité plus soutenue", selon l'AP-HP.

L'Ile-de-France étant passée en vigilance orange canicule, les établissements devront réaliser "des points quotidiens" sur leur activité "afin de remonter les éventuelles tensions qu'ils pourraient rencontrer", précise l'AP-HP, qui compte 39 hôpitaux.

"Des climatiseurs mobiles ont été livrés" pour les "chambres et locaux les plus exposés", tandis que "les stocks d'eau et de solutions de réhydratation ont été renforcés", ajoute l'AP-HP, en rappelant que "les hôpitaux gériatriques disposent de salles rafraîchies". En dehors des établissements, "une attention particulière" est portée aux patients hospitalisés à domicile.

Pour soulager les personnels exposés à la chaleur, il est notamment prévu de leur fournir "eau, brumisateurs, ventilateurs" ou "climatiseurs mobiles dans les espaces non climatisés".

L'hôpital déjà à "saturation", selon les médecins urgentistes de France

Les hôpitaux sont déjà en "état d'alerte" et de "saturation" face à la canicule, alors que 34 départements sont placés en vigilance orange, a prévenu jeudi Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf).

"On est déjà à flux tendu", a prévenu sur RMC/BFM TV l'urgentiste. "Ce qui se passe là, avec les afflux supplémentaires dus à la canicule, ça aggrave une situation déjà compliquée de travail dans les hôpitaux", a-t-il développé.

Interrogé pour savoir si les hôpitaux pourraient faire face si la canicule se prolongeait comme en 2003, Pelloux a répondu: "Non. Il y a déjà une saturation", notamment dans "des services d'urgence qui ne sont pas touchés (par la canicule, NDLR)", comme Paris ou le Sud-Est de la France.

"Nous allons saturer très très vite la filière de l'aval, c'est-à-dire, de l'hospitalisation. Ça veut dire que les gens vont attendre aux urgences".

"Il y a un véritable état d'alerte parce que dans les hôpitaux, il y a une situation qui est chronique et permanente de difficultés de travail", a-t-il déclaré.

Il a dénoncé "une usure depuis quelques années" dans les hôpitaux" où "on demande trop d'économies". "On a fermé trop de lits, trop de structures hospitalières", a-t-il regretté.

Interrogée sur ces propos, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a de son côté "tiré la sonnette d'alarme" sur la prévention.

"D'abord, pour éviter cet afflux aux urgences, je le répète, c'est la prévention qui compte", a-t-elle précisé à l'antenne de RTL, rappelant que les mesures de prévention devaient être prises par "vraiment tous les publics".

"Depuis que la canicule s'est installée la semaine dernière, on appelle les urgentistes y compris pour des jeunes, des adolescents qui vont faire du sport et ce n'est pas raisonnable", a-t-elle observé. "Nous devons éviter de faire du sport en période de grosse chaleur, aménager les horaires des travailleurs, faire attention aux enfants, les laisser à l'ombre, les rafraîchir, les mouiller, les faire boire", a-t-elle énuméré.

Selon Météo-France, la France va connaître en cette fin de semaine la canicule la plus intense depuis 2006 à l'échelle du pays.

(avec agences)

Commentaires 4
à écrit le 06/08/2018 à 10:27
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Quand un proche rentre dans une statistique, est ce que ça vous aide à faire votre deuil? Vous avez 4 heures, ensuite je ramasse les copies !

à écrit le 04/08/2018 à 19:30
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On saura la vérité dans 6 mois environ avec les recensements sur la mortalité et les relevés des pompes funèbres. La Vérité est ailleurs!!!!!!!

à écrit le 03/08/2018 à 17:27
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le SAMU s'est mobilisé pour la gare Montparnasse dont la combustion du transformateur , toujours soigneusement inexpliquée , a porté la température à un niveau caniculaire jamais atteint auparavant .

à écrit le 03/08/2018 à 14:05
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Dans les départements à canicule les heures de travail devraient être diminuées surtout dans le btp on voit les gars écrasés, c'est le mot, par le soleil en train de faire du boulot ultra physique, ces gars là devraient être payés deux fois plus bon ...

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