C'est une journée de grèves et de manifestations peu suivies qui attend les Français ce jeudi. Une nouvelle journée d'action en faveur des salaires est organisée par la CGT qui, comme l'explique sa secrétaire confédérale, Céline Verzeletti, « tenait à ce qu'il n'y ait pas de pause totale pendant les congés ». « Mais ce sera moins important que le 18 octobre », admet-elle. Cette journée tombe, en effet, en plein milieu des vacances scolaires de la Toussaint. Et aucun autre syndicat n'a souhaité appeler à la mobilisation. La CGT espère néanmoins que ces organisations la rejoindront pour une autre journée de mobilisation annoncée pour le 10 novembre.
Le 18 octobre dernier, la précédente journée de mobilisation s'est soldée sur un bilan en demi-teinte. Si la CGT s'était dite « assez satisfaite », la mobilisation n'avait pas débouché sur un élargissement des mouvements sociaux comme l'espéraient les organisateurs. Au plus fort de la grève dans les raffineries et de ses conséquences sur les automobilistes, la mobilisation n'avait rassemblé que 107.000 manifestants dans toute la France selon la police (300.000 selon le syndicat), avec des grèves dans le nucléaire et les transports. Depuis, la grève ne touche plus que deux sites de TotalEnergies, et un accord salarial a été trouvé à EDF a permis de décanter la situation.
Emmanuel Macron ne veut pas « entretenir la hausse des prix »
Avec ces mobilisations, la CGT entend mettre la pression sur les revalorisations salariales. « On veut maintenir la pression, permettre aux salariés qui luttent de se retrouver dans un point de manifestation. Dans les boîtes où il y a eu mobilisation, les hausses des salaires ont été plus importantes », affirme Céline Verzeletti. La CGT réclame une augmentation du Smic, une indexation de tous les salaires sur l'inflation et une revalorisation du point d'indice des fonctionnaires, précise Céline Verzeletti.
Des points sur lesquels Emmanuel Macron s'est exprimé, mercredi soir, dans l'émission l'Événement, diffusée sur France 2. Interrogé par Caroline Roux sur les grands sujets de la politique intérieure du pays, le chef de l'Etat s'est prononcé contre une indexation des salaires sur l'inflation, qui reviendrait selon lui à « entretenir la hausse des prix » et à créer « une boucle qui ne s'arrête plus », tout en invitant les entreprises à passer des accords salariaux. « Les augmentations de salaires, ce n'est pas l'Etat qui les décide », a-t-il dit. « Nous ne sommes pas une économie administrée et donc moi, je suis pour qu'il y ait dans les entreprises une négociation sociale qui permette, quand les choses vont bien, que le cycle est bon, d'augmenter les salaires et de partager la valeur ». Emmanuel Macron a également annoncé l'organisation prochaine d'une « grande conférence sur le partage de la valeur ».
(Avec AFP)
