L'aide électricité aux entreprises prolongée en 2023

Ce dispositif, qui s'adresse aux entreprises dont les dépenses d'énergie représentent plus de 3 % du chiffre d'affaires 2021, va finalement être prolongé l'année prochaine alors qu'il devait prendre fin au terme de 2022. Jugé trop complexe à ses débuts, il a été plusieurs fois simplifié.
« Nous maintiendrons le guichet au 1er janvier 2023 pour alléger un peu plus la facture des artisans », a déclaré Bruno Le Maire au micro de RMC ce jeudi matin.
« Nous maintiendrons le guichet au 1er janvier 2023 pour alléger un peu plus la facture des artisans », a déclaré Bruno Le Maire au micro de RMC ce jeudi matin. (Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

[Article publié le 8 décembre et mis à jour à 13H00]

Personne ne sera laissé pour compte. C'est le mot d'ordre du gouvernement. En témoigne l'annonce du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a indiqué ce jeudi que le « guichet électricité » prévu par le gouvernement pour aider les petites entreprises à payer leurs factures sera finalement prolongé en 2023. Pour rappel, il devait initialement s'arrêter fin 2022.

En plus de l'entrée en vigueur l'an prochain de l'« amortisseur électricité » -- un autre système entrant en vigueur l'an prochain, où l'Etat prendra aussi en charge une partie des dépenses énergétiques des entreprises -- « nous maintiendrons le guichet au 1er janvier 2023 pour alléger un peu plus la facture des artisans », a-t-il déclaré au micro de RMC ce jeudi matin. Au total, ces deux dispositifs cumulés représenteront un « allègement de la facture » d'électricité qui pourra aller jusqu'à 35%, selon le ministre, qui répondait à une question sur la situation économique de certains artisans frappés de plein fouet la hausse des prix de l'énergie.

Prenant l'exemple d'un entrepreneur dont la facture d'électricité s'élèverait à 4.000 euros, Bruno Le Maire a assuré que ce dernier n'aurait en réalité que 2.600 euros à payer s'il recourait aux dispositifs du gouvernement.

Un dispositif plusieurs fois simplifié

Encore faut-il qu'il y parvienne. Et c'est bien l'objectif de l'exécutif qui a, à plusieurs reprises, simplifié le dispositif de « guichet électricité » jugé initialement trop compliqué par ceux à qui il s'adressait. Il était, à l'origine, prévu dans le cadre du plan de résilience en mars. Cette aide avait, en effet, été qualifiée « d'usine à gaz » par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

En septembre dernier, la ministre déléguée aux PME, Olivia Grégoire, avait admis qu' « au moment où je vous parle, nous avons à peine 50 millions d'euros d'aides sur 3 milliards qui ont été décaissés ». « Si les aides ne sont pas décaissées, ce n'est pas de la faute des entrepreneurs, c'est qu'on doit encore simplifier les choses », avait-elle reconnu.

Après avoir été déjà simplifiés début septembre, les critères d'éligibilité à ce soutien financier l'ont, de nouveau, été le 19 novembre « afin d'aider plus efficacement les entreprises touchées par la crise énergétique », explique le site du gouvernement service-public.fr. Ainsi, toutes celles « dont les dépenses d'énergie pendant la période de demande d'aide représentent plus de 3 % de son chiffre d'affaires 2021 », « ayant subi une augmentation d'au moins 50 % du prix de l'énergie pendant la période de demande d'aide par rapport au prix moyen payé en 2021 », peuvent y prétendre.

Si le patronat a salué via la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) une « avancée majeure » avec la prorogation du guichet, c'est loin d'être suffisant pour le Syndicat des indépendants (SDI) qui réclame une hausse de la facture de maximum 50% en 2023 contre « au moins 50% » actuellement.

Par ailleurs, les plus petites entreprises de moins de dix salariés ayant un compteur de faible puissance (inférieur à 36 kilovoltampère (kVA), la puissance électrique apparente, soit la valeur maximale que peut supporter votre compteur) continueront, comme les particuliers, à bénéficier du bouclier tarifaire qui limitera en 2023 la hausse des tarifs réglementés de l'électricité à 15%, après un plafonnement à 4% cette année.

Lire aussiLe coût du bouclier tarifaire s'alourdit de 6 milliards d'euros supplémentaires

La prime pour les gros rouleurs disponible à partir du 16 janvier

Ce jeudi, Bruno Le Maire a également apporté une précision concernant la prime de 100 euros pour les actifs les plus modestes qui utilisent leur voiture pour aller travailler, annoncée par la Première ministre la veille. Selon le ministre, l'indemnité serait disponible « à partir du 16 janvier » sur le site des impôts. Une fois la demande effectuée, « vous recevrez le chèque sous huit jours », a-t-il assuré.

Les Français concernés devront se rendre sur le site impots.gouv.fr, y entrer leur numéro fiscal et leur plaque d'immatriculation, remplir une « déclaration sur l'honneur » indiquant qu'ils ont besoin de leur voiture pour aller au travail, afin de recevoir ces 100 euros sur leur compte en banque, avait déjà précisé Elisabeth Borne, expliquant que ce geste concernera la moitié des ménages, soit ceux situés dans « les cinq premiers déciles » de revenus.

Des mesures qui continuent d'alourdir les dépenses de l'Etat

Dans le même temps, Bruno Le Maire a assuré la nécessité de « faire attention à ne pas dilapider l'argent public ». « Nous avons aussi un sujet de finances publiques », a-t-il admis, tout en réaffirmant sa « responsabilité (...) de cibler les aides sur ceux qui sont les plus en difficulté » afin de ne laisser « tomber personne face à l'inflation ».

Les mesures de soutien ont, en effet, permis de contenir la hausse des prix en France. Elle atteignait 6,2% sur un an en novembre. Mais elles ont également largement alourdi les dépenses de l'Etat au point de se faire rappeler à l'ordre par le Fonds monétaire international (FMI) qui évalue le poids de ces aides à 2% du PIB français.

Selon la Direction générale du Trésor, l'Etat aura pris en charge 52% des pertes de revenu réel en raison de la crise énergétique en 2022, « au prix d'une augmentation de l'endettement des administrations ».

Jeudi, l'Agence France Trésor (AFT), organisme chargé de placer la dette de l'Etat sur les marchés financiers, a indiqué qu'elle comptait emprunter 270 milliards d'euros à moyen et à long termes en 2023, un record.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 09/12/2022 à 0:04
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Je fais 50000 km par an . cette année j'ai dépensé 7000 euro d'essence au lieu de 5000 l'année dernier. l'etat m'a donné 4,6 centimes de plus en déduction soit 2300 de déduction d'impot soit à 30% 7660€ ; Manque à gagner 1533€ en perte de pouvoir d'...

à écrit le 08/12/2022 à 16:04
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Des subventions pour les plus gros pollueurs, très intelligent comme mesure. Et après ça, on vient nous expliquer qu'il faut sauver la planète. Hypocrisie ?

à écrit le 08/12/2022 à 9:48
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que chaqun fasse son job alors oui mais commencons par ceux qui ont detruit des outils indispensable pour notre economie et les degager du gouvernement comment ces personnes peuvent faire la morale alors quelle sont en partie responsable de cett...

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